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Le patrimoine culturel et civilisationnel en danger
LE PAYS SOMBRE DANS LE CHAOS
Publié dans L'Expression le 14 - 04 - 2003

Nul doute que les Irakiens surmonteront les affres de l'anarchie.
L'Irak sombre, au fil des jours, dans l'anarchie. Les pillages, les règlements de comptes, les vols... sont le lot quotidien auquel la population assiste et que les coalisés cautionnent d'une certaine manière. Après près de trois décennies de pouvoir basé sur la coercition, les kidnappings, les disparitions, les Irakiens n'arrivent plus à distinguer entre leur histoire, pourtant millénaire, et les besoins quotidiens.
A quoi serviront une mosaïque, un tableau d'art, une statuette...volés? Tout semble partir en éclats. Ni les musées, ni les hôpitaux, ni les archives qui, pourtant sont la mémoire du peuple, n'ont été épargnés par les hordes sauvages. Des scènes ignobles que la pensée humaine répugne s'offrent à nos yeux, à travers les chaînes de TV. Les coalisés sont là, indifférents devant ces gestes et ces actes d'Irakiens. Pourtant, ces derniers jurent toujours par leur passé glorieux, riche en histoire, en civilisation... qui ont fait de ce peuple une fierté.
L'Irak actuel est considéré par les archéologues comme le berceau des civilisations. Sumériens, Akkadiens, Babyloniens, Assyriens et musulmans ont jalonné l'Histoire de ce pays. Plus de 30.000 ans d'histoire ont légué à l'humanité l'un des plus riches héritages. C'est au cours de cette succession de civilisations que sont nés le calcul, l'architecture, l'écriture, l'agriculture... et bien d'autres sciences encore. La Mésopotamie nous a enseigné l'art de construire des villes et des civilisations avant de découvrir le missile, moyen de destruction à grande échelle.
Devant ces actes de vandalisme, l'Unesco a, aussitôt, réagi, en adressant une correspondance aux forces coalisées. M.Koichiro Matsuura, directeur de cet organisme universel, a demandé aux Américains et aux Britanniques de «prendre immédiatement des mesures pour préserver le patrimoine culturel irakien, après les pillages du musée archéologique de Bagdad. Et par conséquent, assurer la surveillance, le gardiennage des sites, voire la protection militaire des vestiges historiques de l'Irak».
Par ailleurs, ni les archives gouvernementales, ni les bibliothèques, ni les centres culturels n'ont échappé à cette razzia. L'Irakien d'après-guerre est-il devenu «inculte» ou assimile-t-il son histoire à celle de Saddam Hussein? A cette question, nous répondrons par la négative. Cet Arabe forgé par des milliers d'années de civilisation, se sent orphelin avec la chute de Saddam, du fait que le pouvoir reste vacant et que les forces coalisées n'ont entrepris aucune action pour assurer l'ordre, préserver les biens et garantir les libertés individuelles de chacun.
La phase chaotique que traverse actuellement le peuple est voulue par les Américains qui se retranchent derrière l'argument: «Il faut avant tout sécuriser les champs pétrolifères et les espaces conquis contre, semble-t-il, un baroud d'honneur des amis de Saddam.»
Cependant, il faut rappeler que les autorités américaines et britanniques sont responsables de cet état de fait. La convention de Lahaye précise que les biens culturels et historiques doivent être protégés en cas de conflits de guerre.
Aux interpellations parvenues du monde entier et surtout aux «doléances» d'une majorité d'Irakiens, les coalisés ont pris la décision de dépêcher 1200 agents afin de rétablir l'ordre. Le groupe jouera le rôle de gendarmes et organisera la distribution de l'aide alimentaire et des produits pharmaceutiques, stockés aux frontières de l'Irak de peur d'être dilapidés. Le général à la retraite, Jay, que les Américains ont décidé d'envoyer sur place pour prendre les rênes du pouvoir durant la période de transition, trouve que ce désordre n'est que le résultat de tant d'années de despotisme imposé par Saddam.
Pour lui, tout rentrera dans l'ordre, dès que «les poches de résistance seront décimées». La priorité ici est donnée à la destruction du régime de Saddam quitte à voir des enfants mourir par manque d'eau. Toute cette liberté accordée aux pillards reflète l'idée préétablie des coalisés à réduire à néant l'Irak et à s'ériger, par la suite, comme «sauveur» d'un peuple longtemps opprimé. Là, on remarquera que les intérêts matériels prennent le pas sur la vie d'un enfant ou d'une nation tout entière.
Cette dérive de la société civile a également permis aux Irakiens de relever le défi. Ainsi, au sud du pays, à Kirkouk et au nord, Moussol, des volontaires irakiens se sont constitués en milices pour défendre leur patrimoine.
Cette action de défense des biens publics et privés traduit le sentiment de jalousie du peuple irakien à sauvegarder ses acquis. La plupart des objets volés ont été restitués.
Des agents de l'ordre à la retraite ont organisé des troupes pour défendre les biens et ont constitué des forces de police pour assurer l'ordre.
Finalement, si la guerre en Irak a été un mal nécessaire pour la liberté, il n'en demeure pas moins que la tragédie vécue aujourd'hui enfonce cette nation dans le chaos. Nul doute que le peuple irakien a tous les moyens de réagir et de rétablir la stabilité. Une ère de démocratie s'offre à lui et c'est à lui seul que revient le rôle d'aller toujours de l'avant.


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