Il effectuera aujourd'hui une tournée dans l'Algérois avant de se rendre à Constantine. Il commencera par l'inauguration du salon des télécommunications organisé à la Safex, il ira ensuite à Bab El-Oued puis le Président se rendra à Constantine pour assister à la célébration officielle de la Journée du savoir. La journée d'aujourd'hui annoncera-t-elle l'ouverture officielle de la précampagne à la présidentielle? A Constantine, le Président fera un discours très attendu à l'occasion de l'ouverture du forum organisé par la fondation Ben-Badis. Ce rendez-vous est d'autant plus important au vu des événements qui se déroulent sur la scène nationale et internationale. La question étant de savoir si Bouteflika s'en tiendra, dans cette sortie, à la symbolique de l'anniversaire du 16 Avril, ou s'il sortira de sa tanière pour exprimer les positions officielles du pouvoir par rapport aux dossiers brûlants de l'actualité. Pour les observateurs avertis, il est difficile de prévoir ce que contiendra le discours du Président. Lui qui parle quand on l'attend le moins et se confine dans un mutisme quand tous les yeux sont braqués sur lui. Même les plus proches du Président ne sauront nous éclairer sur ce point, sachant que ce dernier est passé maître dans l'improvisation durant ses quatre ans à la tête de l'Etat. Les déclarations politiques les plus importantes de Bouteflika, est-il nécessaire de le souligner, n'étaient pas rédigées sur les feuilles de ses discours. La dernière sortie de Bouteflika à Oran a laissé plus d'un citoyen sur sa faim. L'on attendait des déclarations sur le «crash» du Groupe Khalifa, la guerre en Irak, le remaniement ministériel, la présidentielle de 2004, la crise en Kabylie, mais le Président s'en est strictement tenu au cadre purement scientifique de l'événement: «Une journée sur la recherche scientifique.» Le Président fait de moins en moins de déclarations durant ses déplacements à travers les différentes wilayas du pays. Exception faite de sa visite à Tébessa en février dernier, où il a prononcé un discours ayant englobé toutes les questions qui alimentaient à l'époque la scène politique nationale. Depuis, le Président a replongé dans un silence pesant. Selon certains observateurs, Bouteflika voudrait ménager ses adversaires à l'approche de l'élection présidentielle, et récupérer les voix qui auraient changé de camp politique. Si on revient maintenant sur son discours d'aujourd'hui, l'on signale qu'il intervient quatre jours avant la célébration de la date symbolique du 20 Avril, qui correspond au double anniversaire du Printemps noir et du Printemps berbère. La classe politique, notamment les partis influents dans la région, tels que le FFS, n'ont pas caché leur aspiration de voir le pouvoir prendre des décisions politiques à même de contribuer au retour au calme dans cette région avant le 20 Avril. Le chef de l'Etat annoncera-t-il des mesures d'apaisement telles la libération de tous les détenus et la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur revendiquées par le mouvement des ârchs. La réforme de l'école est l'autre sujet saillant qui ne manquera pas de solliciter les réactions du Président. A l'occasion, il réitérera l'engagement et la nécessité «d'appliquer progressivement» les mesures de la commission Benzaghou. Un message adressé aux parties qui mènent, tambour battant, une campagne contre ces réformes. L'Irak sera incontestablement au menu, l'Algérie officielle condamnera, pour la énième fois les agressions contre ce pays, mais le Président ira-t-il plus loin dans sa position surtout en ce qui concerne l'avenir de ce pays menacé par les convoitises des Occidentaux? En tout état de cause, la journée d'aujourd'hui nous éclairera un peu plus sur ses intentions à une année de la présidentielle même si pour le moment il ne semble pas encore avoir tranché la question de sa participation, idem pour les candidats pressentis, tels que Ibrahimi...