«Nous sommes prêts à attaquer les taliban avec ou sans les alliés», a déclaré le général Fahim, dans une harangue aux troupes qu'il a passées en revue. Un important déploiement de forces terrestres s'est effectué, hier, vers l'Ouzbékistan, la frontière nord de l'Afghanistan. Il s'agit de «la 10e division de montagne» (d'infanterie légère). Le premier contingent est constitué d'un millier de soldats. C'est une unité d'élite de l'armée de terre américaine capable de résister aux pires conditions climatiques. Selon un responsable militaire américain, elle sera chargée deux missions. D'abord, à la protection des opérations de l'aviation militaire en Ouzbékistan; et puis elle servira de «Force de réaction rapide», en alerte constante pour prêter main forte, si des opérations de commandos des forces spéciales tournaient mal en Afghanistan. Déjà, avant cela, Washington et Londres ont mobilisé une armada d'au moins quatre porte-avions, 500 avions militaires et 70.000 hommes positionnés pour la plupart en mer d'Oman. Cela sans compter les forces navales permanentes de l'OTAN. Les alliés se sont déclarés, jeudi, prêts à déployer cette force dans l'est de la Méditerranée pour soutenir la riposte militaire américaine. La force navale permanente est composée, en temps normal, de neuf navires qui peuvent être déployés rapidement. Un destroyer (Grèce), Sept frégates (Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Turquie, Grande-Bretagne et Etats-Unis) et un pétrolier ravitailleur (Allemagne). Même avec cet arsenal, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld a émis des doutes, jeudi, sur l'efficacité des seules frappes militaires, dans la guerre contre le terrorisme. «J'ai le sentiment qu'il est plus probable que des éléments d'information des services de renseignement contribuent à démanteler ces réseaux plus qu'un missile de croisière, qu'une bombe», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse. Toujours dans le cadre de la lutte contre le «terrorisme international» 2500 soldats tadjiks ont participé, hier, à un exercice militaire, dans le nord du Tadjikistan. Ces manoeuvres interviennent, alors que des militaires russes ont annoncé, jeudi, que les taliban avaient déployé plus de 5000 mercenaires étrangers, le long de la frontière tadjiko-afghane. De leur côté, les troupes de l'Alliance du Nord sont prêtes à mener une offensive contre les taliban. «Nous sommes prêts à attaquer les taliban, avec ou sans les alliés», a affirmé, hier, le général Abdul Quassim Fahim. Par ailleurs, une attaque contre l'Irak, dans le cadre de l'offensive contre le terrorisme, ne figure pas au programme des Occidentaux, selon Robin Cook, le président de la Chambre des communes. Cela étant, les Américains ont pratiquement rassemblé toutes les données, consensuelles qui leur permettront d'agir militairement une caution diplomatique, une coalition d'envergure et un feu vert de l'OTAN pour les attaques militaires.