La décision du Chef du gouvernement de répondre favorablement aux revendications des ârchs dont, entre autres, la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale a suscité des réactions de la part de certains partis politiques, mais aussi de médias étrangers. Le RND, par exemple, a considéré que «les décisions du Président de la République apportent les réponses attendues qu'il s'agisse (...) de la constitutionnalisation de tamazight en tant que langue nationale, qu'il s'agisse de la prise en charge des victimes des douloureux événements survenus (en Kabylie), qu'il s'agisse du traitement judiciaire de ces événements et de leurs responsables ou qu'il s'agisse de la poursuite du dialogue engagé entre le pouvoir et les ârchs». Pour le RND, cette décision est à même de «consolider davantage l'unité nationale et de soustraire l'amazighité (..) à toute forme d'exploitation politicienne». Le Parti des travailleurs s'est également exprimé au sujet de cette question en considérant qu'il s'agit d'«une victoire pour la démocratie» et regrette, au passage, que les décisions du Président ne soient pas intervenues «dès le début de la tragédie». Par ailleurs, le chef de file du MSP, Mahfoud Nahnah a déclaré, jeudi dernier, lors d'un meeting organisé à l'occasion du premier anniversaire de l'Intifada palestinienne que «les récentes décisions du Président de la République sèment les graines de la division qui menace l'unité nationale». De son côté, le Parti du renouveau algérien (PRA) «enregistre avec satisfaction les décisions du Président de la République (...) de répondre favorablement à certains points de la plate-forme d'El-Kseur». S'agissant de la presse étrangère, il faut dire que les réactions de bon nombre de médias tranchent avec celles de certains partis. Pour Le Monde, la reconnaissance de tamazight comme langue nationale a semé «la confusion en Kabylie». «En faisant savoir, à l'avant-veille d'une marche prévue le 5 octobre à Alger (...) que le berbère pourrait bénéficier du statut de langue nationale, le gouvernement algérien augmente la confusion et l'exaspération en Kabylie», estime ce journal. Le journal Libération estime, quant à lui, que l'annonce de la reconnaissance de tamazight comme langue nationale «ne convainc pas» en considérant que cette initiative a pour objectif de «rendre nulle et non avenue la marche prévue, hier à Alger par les ârchs». «Bouteflika fait un geste en direction des Kabyles», est le titre choisi par Le Figaro qui s'est contenté de donner les informations par rapport à cet événement sans aucun commentaire. Le journal arabophone Echark El-Awsat a parlé du «retour des divergences entre le gouvernement et les Kabyles, suite à l'annonce de la satisfaction de certaines revendications». En signalant la reprise du «bras de fer» entre les autorités et les «Kabyles», le journal évoquera l'interdiction de la marche du 5 octobre courant par les autorités.