Ces criminels étaient recherchés depuis des années. L'identification des terroristes éliminés dans la localité de Zerrouki, daïra de Sidi Embarek, wilaya de Saïda, a permis de définir la composante de Katibet Essuna qui a gardé encore une certaine capacité de nuisance malgré les frappes qu'elle a subies. L'arrestation d'un berger dans la région de Aïn Zeddine qui servait de relais et de soutien aux groupes terroristes accrochés dans les monts Zerrouki, a permis d'identifier le terroriste Bachir Cherif Kaddour, né le 11 décembre 1959 à Saïda. Ce dernier, ancien militant du FIS dissous, avait rejoint le maquis en 1994. Il avait intégré les rangs de Katibet Essuna commandée par la fantomatique El amira Yakout, originaire de Aïn Soltane. Ce groupe terroriste avait, durant la période s'étalant de 1994 à 1998, soumis les habitants de la région à la terreur en perpétrant plusieurs assassinats et des actes de sabotage qui avaient visé plusieurs édifices publics. Il faudrait rappeler que les groupes qui activaient dans la région, faisaient partie du commandement de la zone II Ouest commandée alors par le sinistre Kaddour Taoui qui avait réussi à survivre à la purge lancée par El Akkal contre les émirs désignés par Kada Benchiha à l'occasion de la guerre à laquelle ils se livraient en 1996-1997. Kaddour Taoui, qui commandait katibet Ennour, avait installé El amira Yakout, à la tête de katibet Essuna, pour succéder à son concubin éliminé par les forces de sécurité en 1997 avant qu'il ne soit à son tour éliminé au début de l'année 1998. Cette désignation a été longuement contestée par les terroristes qui activaient sous ses ordres et plusieurs défections avaient alors été signalées dans les rangs de ce groupe terroriste. Les luttes entre salafistes et sunnites ont trouvé un terrain propice à l'occasion de cette désignation et plusieurs éléments de cette katiba avaient, selon une certaine lecture des préceptes de la religion, refusé d'agir sous les ordres d'une femme. On raconte que Yakout, que plusieurs terroristes arrêtés ont désignée comme une femme d'une sauvagerie sans commune mesure, ne quittait jamais son niqab et qu'elle avait égorgé même des enfants. L'autre terroriste identifié est un certain Haddou M., condamné à la peine capitale par contumace par un tribunal criminel il y a quelques jours. L'affaire remonte au début de l'année 1999, quand Haddou et des éléments de son groupe avaient assassiné des appelés du service national qui étaient en permission dans leur famille. Le ratissage mené dans la région par les forces combinées, outre l'élimination de plusieurs terroristes, a permis de sécuriser des zones où s'était replié le groupe auteur de l'attaque contre un convoi militaire au mois de février 2002. L'attaque s'était soldée par la mort de 22 militaires et d'un GLD qui servait de guide. Des armes ayant appartenu aux militaires assassinés ce jour-là ont été retrouvées sur les 5 terroristes éliminés il y a quelques jours.