Des éléments de la 8e Brigade blindée passent au peigne fin la région. Le triangle Taoudmout-Marhoum-Moulay-Larbi fait, ces derniers jours, l'objet d'un vaste ratissage mené par les forces de sécurité. Cette zone, coincée entre les limites de 3 wilayas: Saïda, Sidi Bel Abbes et Mascara, a toujours vécu dans la peur des groupes armés qui n'hésitent pas à l'utiliser, en raison de son relief accidenté, comme zone de repli quand ils ne l'empruntent pas pour aller semer la mort ailleurs. Des sources ont affirmé que des éléments de la 8e Brigade blindée appuyés par des gendarmes et des GLD passent au peigne fin les réduits forestiers de la région. Il semble, d'après certaines indiscrétions, que des indices prouvant le passage des terroristes dans les caches de la région ont été découverts ce qui prouve que les groupes du GIA continuent de s'y cacher après leur expédition sanglante. La région, qui avait souffert durant la période 1993-1996 quand Kada Benchiha puis son successeur El Aqal l'avaient choisie pour établir leur quartier général, avait renoué avec la vie civile après la loi sur la rahma promulguée du temps de l'ancien Président Zeroual. A cette époque, plusieurs terroristes ont préféré déposer les armes et se rendre aux forces de sécurité pour bénéficier de l'amnistie. Le groupe, auteur du massacre de plusieurs dizaines d'appelés tués dans leur sommeil dans un hôtel de Telagh, a été découvert et éliminé et l'hôpital de campagne installé à Bouhanifia a été détruit grâce aux renseignements fournis par des repentis à l'époque. Depuis le début de l'application de la loi sur la concorde civile, les katibate Ennasr et Essuna du GIA, qui avaient établi leur QG dans la région, ont perdu de leur capacité de nuisance. Traquées par les forces de sécurité et coupées de leurs réseaux de soutien, elles ont été obligées d'imploser pour donner naissance à une nuée de groupuscules pour garantir leur mobilité. C'est, d'ailleurs, en 2001 que remonte l'apparition de nouveaux sigles de groupes terroristes comme Katibet El-Bayane ou encore El-Oulfa commandée par un certain Abou Messaoud. Cette dernière serait derrière l'attaque d'un convoi militaire, en février 2002 et qui s'était soldée par la mort de 21 militaires et d'un GLD dans la région de Saf Saf non loin de Moulay-Larbi dans la wilaya de Saïda. Ces groupuscules, qui continuent de bénéficier du soutien de certains individus inconnus des services de sécurité sont donc nés de la scission des plus importantes Katibate qui activaient dans la région (Essuna, Ethabet, El-Forqane ou encore Ennasr). Les militaires en action dans la région ont réussi ces dernières semaines à maintenir sous pression les terroristes qui se cachent dans la région où le nombre de descentes terroristes a considérablement baissé ces derniers jours. Le ratissage actuellement mené débarrassera Aïn Aden (où 13 enseignantes furent massacrées en 1997), Marhoum-Tagouraya-Moulay-Larbi ou encore Taoudmout des attaques de groupes qui, profitant de leur mobilité, du relief de la région et de complicité, ont semé la mort des années durant.