Le bureau politique du Rassemblement national démocratique (RND) s'est enfin fixé sur la date de la tenue de son congrès national. Tant attendu en ce début du deuxième trimestre de 2003 qui connaîtra l'enclenchement de la précampagne pour la présidentielle, le deuxième congrès national se déroulera les 15, 16 et 17 mai prochain. Selon le communiqué rendu public, hier, le bureau national du parti s'est réuni, avant-hier, sous la présidence de son SG, Ahmed Ouyahia, pour porter les dernières retouches à l'ordre du jour du congrès. Ce dernier, indique le communiqué, fait suite à une vaste opération «consultative dans les structures de base du parti». Justement, plusieurs congrès régionaux sont prévus au début du mois prochain. Cette action, estiment des sources proches du parti d'Ouyahia, aura pour objet de sonder les réactions de la base vis-à-vis des rendez-vous politiques que connaîtra le pays en prévision de la présidentielle et ce, outre une consultation sur les nouvelles organisations structurelles du parti qui seront fixées à travers le congrès. En effet, l'un des points qui seront débattus au cours du deuxième congrès du RND, sera la révision du statut du parti, l'élection des instances nationales, et surtout l'adoption du programme. C'est sur ce dernier que les spéculations vont bon train pour la simple raison que le futur programme n'aura certainement pas à omettre l'événement majeur, l'élection présidentielle. Plusieurs résolutions concernant les événements qui marquent la scène nationale et internationale seront adoptées à cette occasion. Les scénarios concernant le repositionnement du RND, qui a beaucoup perdu dans les échéances électorales précédentes, n'ont pas manqué autour du contenu des résolutions et du prochain programme du parti. Pour les plus enthousiastes, la candidature à la magistrature suprême d'Ahmed Ouyahia n'est pas du tout à écarter. D'autant plus que ce dernier a véritablement porté des changements aussi bien sur le plan humain qu'organisationnel sur les structures du parti suite à la tentative du putsch mené par Nouasri et Kebir. Dans les colonnes de L'Expression, Ouyahia n'a pas formellement nié son éventuelle candidature à la course pour El-Mouradia. «Il est trop tôt pour parler de la présidentielle», s'est-il contenté de dire, il y a plus de trois mois. Entre-temps, beaucoup de choses ont changé. Cette spéculation semble une information crédible si l'on sait que beaucoup de cadres du RND ainsi que des personnalités nationales, n'ont pas hésité à encourager Ahmed Ouyahia à se présenter à la présidentielle de 2004. Toutefois, ce dernier ayant visiblement retenu les leçons des élections législatives à la suite desquelles son parti a essuyé un échec certain, ne s'est jamais manifesté sur la question. «L'important c'est le travail qui va dans la durée». Cela laisse aussi comprendre que le jeune loup pourrait avoir des visées pour la présidentielle de 2008. Cette éventualité laisserait deux scénarios possibles. Soit le RND misera sur le soutien d'un éventuel candidat de consensus. Soit il continuera à s'effacer jusqu'au dernier moment. C'est-à-dire un éventuel second tour s'il y a plusieurs candidats. Cela serait une occasion idéale pour négocier en position de force une position plus intéressante sur l'échiquier national post-élection.