Au regard de ce qui se passe sur nos routes, le séminaire de Sétif arrive au moment opportun. Le secteur des transports concourt d'une manière positive au développement économique de toute nation. L'investissement dans ce domaine est souvent caractérisé par une certaine «anarchie» dont les retombées sont, en majorité, catastrophiques. En effet, le développement dans ce domaine nécessite au préalable des études sérieuses et surtout des consultations profondes entre les acteurs (Transports, Travaux publics et à un degré moindre l'Intérieur qui veille à l'application de la réglementation). En effet, les dégâts enregistrés ces dernières années quant aux accidents de la route et les drames vécus par de nombreuses familles suscitent beaucoup d'interrogations. La faute incombe toujours à l'autre. Les Caisses d'assurances n'arrivent plus à répondre aux demandeurs pour la réparation des dommages. On assiste à une hécatombe sur nos routes. Tous les pays du Maghreb n'échappent pas à ce danger quotidien. Ce dernier a fini par faire prendre conscience aux responsables du secteur pour, enfin, mettre un terme à ce danger. C'est dans ce cadre qu'un séminaire maghrébin sur la prévention et la sécurité routières a été programmé pour cette fin de semaine, dans la ville des Hauts-Plateaux, Sétif. Cette rencontre de deux jours regroupera des délégations maghrébines et permettra, sans nul doute, d'échanger les expériences vécues, mais aussi d'arriver à un «texte» commun entre les différents pays, d'harmoniser la loi afin d'éradiquer une fois pour toutes le danger sur les routes. Au menu de ce séminaire, beaucoup de conférences ont été prévues. Les spécialistes en la matière, étrangers et nationaux, sauront donner le ton à cette rencontre. Dès l'ouverture des travaux, M.Boutalbi El-Hachemi, DG du Cnpsr, fera un large tour d'horizon sur la situation actuelle du domaine de la prévention et de la sécurité routières, à l'échelle du Maghreb. De leurs côtés, les représentants de la UE, invités à l'occasion, informeront les participants sur les expériences survenues en Europe et les voies à suivre et enfin les moyens d'encouragement et de dissuasion mis en oeuvre pour réduire les accidents de la route. D'autres thèmes, aussi importants les uns que les autres, seront soulevés et traités par les intervenants. On citera: «L'enfant et les dangers de la route», «L'impact de l'examination sur la sécurité routière», «La prévention routière à travers l'équilibre entre l'offre et la demande des transports», «La prévention routière aux abords des écoles primaires»... Au total, plus d'une vingtaine de communications seront données et traitées par des ateliers spécifiques installés en cette occasion. L'autre volet qui retiendra l'attention des participants portera sur la législation, la réglementation et enfin les aspects techniques liés à la sécurité routière. M.Boutalbi animera cet atelier stratégique pour le futur. Les recommandations enregistrées de cet atelier seront, à l'avenir, le texte de référence pour arriver à une certaine harmonisation des textes des pays maghrébins. Cette stratégie uniforme n'est, en fait, qu'un début pour la concrétisation de la politique de l'UMA. Cette dernière, comme entité irréversible, malgré les aléas du temps, est l'objectif à atteindre par les peuples. Au moment où d'autres zones se constituent en des ensembles unis, le Maghreb a toujours raté son histoire, peut-être qu'un début à cette stratégie verra le jour et le séminaire de Sétif relancera ce voeu tant chéri par le peuple maghrébin. Finalement, au regard de ce qui se passe sur nos routes, qui enregistrent chaque jour des milliers de handicapés et de morts, le séminaire de Sétif arrive au moment opportun. Le seul secteur omis par les organisateurs demeure celui des «ponts 0et chaussées». En effet, ce département est largement responsable dans ce genre de drames. Beaucoup de nos routes sont démunies de panneaux de signalisation. Parfois, on travaille sur une chaussée en oubliant d'avertir les conducteurs. Dans ce domaine, il reste beaucoup à faire. Pourtant, la loi, dans ce cadre ne pardonne jamais.