Il a exhorté les banques arabes à ne pas se limiter au financement du commerce extérieur. «Les réalisations accomplies dans le cadre des réformes économiques constituent, aujourd'hui, des facteurs appréciables qui nous encouragent à aller de l'avant sur cette voie tout en étant convaincus de la justesse de notre vision», a déclaré, hier, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, devant les gouverneurs de Banques centrales et des institutions monétaires arabes. Dans son discours d'ouverture, le chef de l'Etat a longuement défendu les choix économiques ayant été pris depuis son investiture à la tête du pays. «L'économie algérienne a connu une dynamique avérée depuis 2002, avec la mise en oeuvre du vaste programme de soutien à la relance économique». Le deuxième programme d'investissement couvrant la période allant de 2005 à 2009, qui bénéficie d'une enveloppe importante dépassant 4200 milliards de dinars, abstraction faite des programmes de développement des régions sahariennes et des wilayas des Hauts-Plateaux, «permettra, avec l'aide de Dieu, de couvrir la gestion rationnelle des ressources financières dans les prochaines années». Mais à l'heure actuelle, le bilan des réformes engagées est jugé positif. Bouteflika, semble être satisfait des résultats économiques enregistrés durant les cinq dernières années. «Cela montre l'importance de ces efforts et laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour le moyen terme». Il évoque sur ce plan, le taux annuel de croissance économique qui a dépassé 5% «et devrait atteindre 7% dans un proche avenir, avec une participation active et croissante des secteurs hors hydrocarbures», la baisse à 15% du taux de chômage, les grands projets lancés dans les secteurs des hydrocarbures, de l'hydraulique, du transport et des travaux publics. Tous ces résultats réalisés au plan interne ont coïncidé avec les grandes performances obtenues en matière d'équilibres externes. Le développement de la production et de l'exportation des hydrocarbures, renforcé par des investissements croissants dans ce domaine, «a contribué à la réalisation d'importants excédents dans la balance des paiements». Après une décennie noire marquée par la réticence des investisseurs étrangers, le président affirme que l'attractivité pour le marché algérien s'est nettement améliorée. «L'Algérie est devenue une destination privilégiée des investissements directs arabes et étrangers». Par ailleurs, l'augmentation importante des réserves de change à laquelle s'ajoute une gestion appropriée des finances publiques «a permis d'accélérer le paiement de la dette extérieure de notre pays entre 2005 et 2006. qui est tombée à neuf (9) milliards de dollars à la fin de juillet 2006 et devra baisser encore pour arriver à cinq (5) milliards de dollars d'ici la fin de l'année». Dans ce contexte, marqué par une sensible amélioration des équilibres internes, les réformes structurelles se sont poursuivies de manière efficace, «visant à concrétiser les règles de la bonne gestion économique en favorisant l'initiative privée, mais tout en soutenant le rôle de réglementation de l'Etat et facilitant l'intégration dans l'économie mondiale». «Je voudrais, ici, rappeler, ajoute-t-il, certains domaines, comme la libéralisation de l'économie et l'ouverture sur l'investissement privé qui s'est étendu à l'ensemble des secteurs économiques, y compris ceux sensibles comme les transports et les télécommunications, marqués par une forte présence des entreprises privées aussi bien nationales qu'étrangères». Le soutien et la modernisation du secteur des finances occupent une place de choix. La présence de banques de renommée mondiale, notamment des banques de capitaux arabes dénote de l'attractivité du marché algérien. «D'autres demandes d'agrément font l'objet d'études juridiques et organiques strictes et transparentes, et ce en vue de favoriser l'installation de banques solides et préserver le système bancaire en général». Le secteur judiciaire retient, lui aussi, un intérêt particulier à l'effet de l'adapter aux impératifs liés aux mutations économiques en cours. «Plus de 20 textes législatifs sont en cours d'élaboration ou de révision en vue d'adapter notre système juridique aux normes mondiales et à nos engagements internationaux, tout en tenant compte de notre développement politique et socio-économique». Tout en poursuivant l'action pour renforcer la stabilité intérieure et l'élargissement du développement, «l'Algérie, souligne-t-il, a entrepris la mise en oeuvre de la loi pour la paix et la réconciliation nationale, et le parachèvement des réformes institutionnelles, en vue de consacrer l'Etat de droit». Le président s'est adressé aux responsables des banques arabes, les invitant à créer de nouvelles opportunités d'investissement dans de véritables projets de développement arabes dans les domaines économique et social, «et ne pas se limiter au financement du commerce extérieur afin que les richesses arabes ne continuent pas d'être spoliées par les banques étrangères qui les utilisent souvent dans des domaines suscitant la déception des espoirs nourris par notre Nation arabe pour la réalisation de ses aspirations au progrès».