Il leur a annoncé qu'ils seront saisis, dans les prochains jours, pour débattre d'un projet de loi sur la protection du commerce extérieur. Poursuivant son cycle de conférences concernant l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M.Noureddine Boukrouh, ministre du Commerce, s'est invité hier à l'Assemblée populaire nationale (APN) pour une rencontre-débat avec les députés. Présidée par le président de la commission des finances et du budget de l'Assemblée, cette rencontre a permis au ministre du Commerce de faire un rappel des nombreuses et périlleuses étapes que l'Algérie a franchies pour décrocher le quitus de l'OMC. Dans la foulée, et en réponse aux innombrables craintes que ne cesse de formuler le monde du travail, opérateurs économiques et partenaires sociaux notamment, M.Boukrouh a annoncé aux membres du Parlement qu'ils seront saisis, dans les prochains jours, pour débattre d'un projet de loi sur la protection du commerce extérieur, première initiative du genre depuis l'indépendance. Avant de céder la parole à ses invités, M.Boukrouh a annoncé que le cinquième round des négociations entre l'Algérie et le groupe représentant les pays membres de l'OMC aura lieu dans quinze jours. Le premier à intervenir a été M.Mohamed Al-Halaïka, ancien ministre de l'Economie de la Jordanie, qui a négocié l'adhésion de son pays à l'OMC et dont l'aboutissement s'est fait en avril 2000. M.Al-Halaïka a tout d'abord posé la question suivante: l'adhésion à l'OMC est-elle un choix ou une nécessité, avant d'y répondre en disant que c'est «une fatalité souhaitée». «L'adhésion à l'OMC est un certificat de bonne conduite», ajoutera-t-il tout en indiquant que «l'Algérie a l'avantage de puiser ses ressources des hydrocarbures, un secteur qui est épargné par les négociations». Relatant l'expérience de son pays, l'orateur dira qu'«en Jordanie, on avait une crainte au départ et on s'est aperçu par la suite que cette crainte était due à un problème de communication et de circulation de l'information sur ce sujet». Trois ans après son accession, la Jordanie enregistre une augmentation de ses exportations et un investissement de 150 millions de dollars dans les nouvelles technologies qui a procuré 3000 nouveaux emplois. Lui succédant à la tribune, M.Hector Milan, conseiller principal au département des accessions à l'OMC, a rappelé que l'adhésion d'un nouveau membre à l'organisation se fait «par consensus sinon par une majorité des voix qualifiée». Il a défendu son organisation en indiquant que «l'OMC est un acteur international protecteur». Un autre intervenant, M.Rinaldo Fegridor, directeur du programme intégré des Nations unies et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), a, lui, intéressé l'assistance au développement du programme du commerce international et le rôle de la globalisation du commerce économique pour les pays en développement. Signalons enfin que ce cycle de conférences associera aujourd'hui à l'hôtel Sheraton les opérateurs économiques, les partenaires sociaux, la société civile et la presse. Des débats chauds en perspective.