Un Conseil maghrébin de l'eau porté sur la gestion de cette ressource sera installé aujourd'hui. L'idée de créer un organe commun entre les pays de l'Union du Maghreb pour une meilleure gestion des ressources hydriques a germé lors de la 19e session des ministres maghrébins des Affaires étrangères tenue en janvier 2002 à Alger. Ce Conseil aura pour mission, apprend-on, de coordonner les actions entreprises par les cinq pays du Maghreb dans le domaine hydrique afin d'aboutir à une politique commune de l'eau. Une mission qui semble difficile du fait des différences de stratégies de gestion qui sont appliquées dans ces pays. Néanmoins, la coopération et l'échange d'expériences dans ce secteur stratégique, s'avèrent une opportunité surtout pour les pays qui sont à la traîne tels que l'Algérie, qui, pendant 40 ans, n'a pas élaboré une politique de gestion rationnelle et efficace pour faire face aux conséquences de la sécheresse, contrairement aux pays frontaliers tels que le Maroc, la Tunisie et la Libye qui, en dépit, des mêmes contraintes, ont «ingénieusement» adopté une stratégie qui a réussi à pallier le déficit. Pour le modèle tunisien, à titre d'exemple, il est considéré comme le plus performant au Maghreb. Par ailleurs, la Libye, par son projet de lac artificiel, a pu procurer une réserve immense de ce précieux liquide lui permettant, à cet effet, de pallier le manque d'eau. Nos voisins ont, contrairement à nous, consacré beaucoup d'argent à ce secteur sachant que l'eau constitue un enjeu mondial. L'Algérie a visiblement pris conscience de la gravité de la situation et ne peut donc que se réjouir de cette initiative. Ce Conseil permettra également de remettre sur le tapis les dossiers épineux telle la nappe albienne. «Nous allons débattre ce sujet à la réunion des experts. Les résultats de cette réunion seront soumis par la suite au Conseil des ministres pour approbation», nous dira M.Merah Ziden, directeur d'études au niveau du ministère et chef de la délégation algérienne. Il a précisé, en outre, qu'un observatoire du Sahara septentrional, organisme maghrébin, s'occupe déjà de la gestion de cette nappe pour éviter tout éventuel conflit. Notons enfin que le barrage de Tlemcen, Hammam Boughrara qui est, rappelons-le, pollué par des résidus provenant du Maroc ne sera pas inscrit à l'ordre du jour de cette première rencontre du Conseil des ministres maghrébins. «La semaine prochaine nous accueillerons une délégation marocaine pour débattre de ce sujet», nous dira notre interlocuteur.