Il y a plus d´un mois que les chaînes numériques ont commencé à préparer la célébration du 60e anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie. Cela a commencé par des films américains sur la 2e Guerre mondiale, à l´est dans le Pacifique où à l´ouest dans l´Atlantique ou au Sud dans le nord de l´Afrique. Toutes sortes de reportages ont été diffusés sur Hitler, la montée du nazisme, la persécution des juifs (cela fait soixante ans qu´on nous bassine avec ce thème qui est devenu un fonds de commerce pour les sionistes), la résistance française, les bavures de la guerre, la biographie des grands chefs de guerre: De Gaulle, Churchill, Pattou, Montgomery, Rommel, Yamamoto... Il ne manque décidément que les grandes figures soviétiques qu´on évoque à peine et qu´on est obligé, quand on parle de Yalta, ou de Nuremberg... Il faut rappeler que les Soviétiques avaient eu à affronter soixante-quinze pour cent des forces nazies engagées dans la guerre. Mais le reportage le plus saisissant est celui qui a été diffusé par la 5. Il met en scène la rencontre de deux protagonistes du 6 juin 1944: un soldat américain d´origine portugaise qui a été blessé lors de sa descente de péniche sur Omaha, Beach et le servant d´une mitrailleuse allemande. Severhol, qui a été chargé par son officier de recevoir à la mitrailleuse ceux qui se hasardaient à mettre les pieds dans l´eau. Un mouchoir à la main, essuyant des larmes qu´il ne pouvait retenir, le stakhanoviste de la mitrailleuse décrivit avec force détails le carnage qu´il a fait avec ses 12.000 balles de mitrailleuse et ses 50 cartouches de fusil. Il s´est apitoyé sur tous ces jeunes gens fauchés à la fleur de l´âge parce que les ordres sont les ordres. Le soldat américain, Silva, lui, a écrit un livre sur les conditions de débarquement à Omaha-Beach et sur l´amoncellement des cadavres américains sur la plage. Il a insisté sur les blessés qu´il ne pouvait secourir et qui mouraient noyés parce qu´il fallait à tout prix poser le pied sur la plage, se mettre à l´abri et réduire au silence la mitrailleuse qui causait de grands dommages à la chair à canon envoyée à la bouchère. Des habitants de la région ont apporté leur témoignage: l´un d´eux a même vu deux soldats, allemand et américain, se rencontrer par surprise, se serrer la main et repartir chacun de son côté sans avoir à se faire du mal. C´est beau la guerre sans haine! On aimerait bien voir le genre Aussaresses faire le même numéro. Si lui n´a pas tiré de mouchoir lors de ses confessions, c´est qu´il n´a qu´un seul oeil et il est sec!