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Du WTC à Beslan
Publié dans L'Expression le 09 - 09 - 2004


Trois ans après les attentats antiaméricains du Word Trade Center de New York, Beslan, une bourgade perdue au fin fond des Caucase russes, victime du terrorisme islamiste, rappelle à propos que ce virus du monde contemporain reste toujours aussi nuisible. Les auteurs de la prise d´otages en Ossétie du Nord sont en fait de la même lignée que ceux qui ont traumatisé les Américains un 11 septembre 2001, qui sont derrière les enlèvements de ressortissants étrangers en Irak et les mêmes aussi qui ont endeuillé l´Algérie dans les années 90, qui en ressent encore les séquelles. Mais, tous ces groupes et groupuscules, quelles que soient leurs motivations ou causes, ont tous été nourris à la même source, celle de l´intégrisme wahhabite. L´horreur des massacres collectifs à Beslan ne le cède en rien à l´effroi que suscita la semaine dernière l´égorgement de neuf Népalais en Irak. Ceux qui perpétuent aujourd´hui leurs méfaits sur les terrains d´opérations au Moyen-Orient et en Europe ont eu déjà à faire valoir leur aptitude à la terreur en Algérie durant plus d´une décennie, faisant endurer à la population leur barbarie dans l´indifférence générale de la communauté internationale qui, n´admettant pas la nocivité des «barbus», qualifia de guerre civile, la guerre que les islamistes ont menée contre les civils algériens. Il a fallu le tonnerre de l´attaque contre New York, pour que l´Occident réalise enfin l´ampleur du désastre. En effet, l´attentat antiaméricain, qui avait touché de plein fouet la citadelle du capitalisme occidental, eut des effets considérables sur l´Occident. C´est pourtant cet Occident qui hébergeait (il héberge toujours en fait) et accordait droit d´asile et facilités à des islamistes recherchés dans leurs pays d´origine, par l´Algérie et l´Egypte notamment. Mais qui sont donc ces nouveaux «djihadistes» qui n´ont d´humain que l´apparence? En fait, la réponse est à chercher du côté de Washington et de Riyad, car ces terroristes du troisième type sont en fait le résultat direct des manipulations auxquelles des jeunes gens ont été soumis dans les années 80 par les capitales américaine et saoudienne. Il faut en effet remonter à ces années charnières pour comprendre ce qui se passe depuis la décennie 90 et en ce début du troisième millénaire avec l´émergence de zombies vivants formés à tuer. Historiquement, les responsabilités des Etats-Unis et de l´Arabie Saoudite dans la montée en puissance de l´islamisme sont largement engagées. En effet, Washington, pour des raisons stratégiques évidentes, -empêcher l´Union soviétique de s´installer en Afghanistan et dans l´Asie du Sud-Ouest-, Riyad dans la perspective de «réislamiser» un pays «investi» par le communisme, (de mise en oeuvre d´un prosélytisme de grande envergure -affermissant son emprise sur le monde musulman, grâce à ses pétrodollars-, et d´assurer des bases arrières au wahhabisme), sont impliqués dans l´éveil du terrorisme islamique. Ainsi, Oussama Ben Laden, présenté comme un épouvantail, érigé en ennemi public numéro 1 des USA est pourtant une création des services secrets américains, devenu certes incontrôlable. Sa mission a été, -grâce à la logistique de la CIA et à l´argent généreusement octroyé par l´Arabie Saoudite-, de former des soldats islamistes, les «Moudjahidin», faisant appel aux volontaires arabes et musulmans venus nombreux combattre l´avancée communiste. Le contre-coup en a été terrible car ces «afghans», assoiffés de sang, vont semer la terreur dans leurs pays d´origine. L´Algérie, singulièrement, en porte les plaies non encore cicatrisées. Aussi, ces «afghans» ont-ils pris part à toutes les guerres ayant marqué la fin du siècle dernier, en Tchétchénie, en Bosnie, au Kosovo et partout où il y avait des coups tordus à faire. Ces «afghans» se sont ainsi recyclés dans le terrorisme sous la houlette de l´islamisme intégriste. En réalité, l´Occident n´a jamais cru à la nature barbare de ces hommes, se réclamant d´une idéologie qui est loin de représenter l´islam qui est celui de nombreux pays musulmans. Mais, maîtres du jeu politique mondial, les Etats-Unis ont pris à la légère la nuisance et la menace de ce terrorisme singulier, jusqu´à ce qu´ils soient frappés au coeur de New York. Attaque dans laquelle étaient impliqués, sur les 19 pirates de l´air recensés, 15 ressortissants de son meilleur allié, l´Arabie Saoudite. Ayant mesuré la réalité de cette nouvelle plaie, plutôt que d´agir dans un cadre concerté et solidaire sous l´égide de l´ONU, Washington fit cavalier seul, déterminant des priorités qui n´étaient pas nécessairement celles de la communauté internationale. De fait, cette démarche, loin d´éradiquer ce type de subversion, a eu pour résultat l´émergence d´un terrorisme islamiste meurtrier en Irak, paradoxalement le seul pays arabe «laïque» et, ceci expliquant cela, un ennemi du tenant de l´intégrisme, l´Arabie Saoudite. Pour le monde, le danger ne venait pas de Saddam Hussein mais du terrorisme islamiste. Toutefois, ce dernier est aussi devenu le paravent de nombreux pays incapables de trouver des solutions à leurs problèmes. Il en est ainsi de la Russie, Moscou plutôt que de rechercher une solution négociée à la crise tchétchène, un dossier essentiellement politique, a privilégié la manière forte et l´analyse simpliste et facile en mettant toutes les difficultés sur le dos du terrorisme international, devenu la source pour tous les gouvernants en mal de gérer leurs pays. Ainsi, après le tragédie de Beslan, le quotidien moscovite Kommerssant écrit justement que la référence à «Al-Qaîda et au terrorisme international permet désormais à tous les gouvernements du monde de ne pas assumer leur responsabilité dans la mort de leurs citoyens». Mais cela ne doit pas pour autant occulter le fait que les Etats-Unis et l´Arabie Saoudite assument une lourde responsabilité dans l´apparition du terrorisme islamiste qui a fait ses armes en Afghanistan, plongeant ensuite le monde dans l´horreur et la mort brutale. Au moment où l´Amérique célèbre l´anniversaire de la tragédie du WTC, il serait salutaire que ses dirigeants reconnaissent leur part de responsabilité dans ce cauchemar et celui que vit aujourd´hui le peuple irakien, comme Riyad se doit d´admettre la sienne dans l´exportation du germe de l´intégrisme dans nombre de pays musulmans d´Asie et d´Afrique. Car le monde n´en finit pas de comptabiliser les dégâts faits par la collusion entre l´hégémonisme américain et l´intégrisme wahhabite.

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