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La langue de l'autre
Publié dans L'Expression le 03 - 01 - 2005

Quels sont les événements majeurs de l´Algérie en 2005? La plupart des commentateurs mettent en avant la révision du code de la famille, le débat et partant le référendum sur l´amnistie générale, le retour sur le devant de la scène de la loi sur les hydrocarbures, les premières mises en oeuvre de l´accord d´association avec l´Union européenne, notamment le démantèlement tarifaire pour les matières premières, peut-être bien l´adhésion de l´Algérie à l´OMC. Peu de commentateurs pourtant ont relevé ces deux informations de première importance: le lancement d´une chaîne télé en tamazight, annoncée par le chef de l´Etat de lui-même, et la création d´un institut pédagogique pour l´enseignement de tamazight sous la tutelle du ministre de l´Education nationale. Avec le passage de la Chaîne II à la diffusion 24 heures sur 24, ce sont les informations de première importance qui ne sont pas mesurées à leur juste valeur. Beaucoup oublient que les revendications culturelles et identitaires ont bouleversé toute l´Algérie depuis le Printemps noir de 2001, au moins pendant deux ans. On ne peut donc pas valablement faire l´impasse sur ces revendications. On va nous dire que ces institutions ont été créées par le «pouvoir» et que donc il va les avoir sous la main. Et après? On en avait dit la même chose, et pourtant le Haut Commissariat a fait du bon travail dans beaucoup de domaines. En réalité, et nonobstant la qualité des hommes qui seront appelés à piloter ces deux institutions, on ne doit pas craindre de dire que la chaîne de télé et l´institut pédagogique sont des instruments en mesure de dynamiser la langue, la littérature et la culture amazighes.
D´abord, les institutions valent par ce que valent les hommes et les femmes qui les dirigent, et ensuite, les élites intellectuelles n´émergent pas du néant.
L´un des aveux les plus pathétiques de ces dernières semaines a été fait par le chanteur Idir, dans une interview publiée par le journal Liberté. Il venait au début des années 70 de composer et de d´interpréter le tube qui allait bouleverser la chanson kabyle, à savoir Vava Inouva, un titre qui sera repris dans la plupart des pays du monde, et il avait peur de la réaction de sa mère. Parce que la société kabyle traditionnelle est une société fermée, qui marginalise, exclut et bannit les poètes, les artistes, les intellectuels, les chercheurs, qui sont considérés au mieux comme des paresseux, au pire comme des déviants ou des dégénérés. Malgré l´existence d´une démocratie villageoise sous la forme de la tadjemaât, où les sages représentant les familles rivalisent d´éloquence et de bons mots, le savoir et la culture n´ont pas dépassé le seuil de cette démocratie qui n´a pas cessé d´être embryonnaire à travers le temps.
C´est Mohamed Lakhdar Maougal qui a parlé d´aphasie à propos des élites berbères à travers les siècles, parce qu´elles ne nous ont pas laissé de traces. Si nous avons aujourd´hui, rassemblé dans des recueils et transcrit en caractères latins, les oeuvres poétiques de Si Mohand et de Cheikh Mohand Oulhocine, c´est seulement grâce au travail de recension effectué par des auteurs comme Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri ou Boulifa. S´est-on demandé pourquoi l´Aguellid Massinissa utilisait le punique, Juba II le grec, Apulée ou saint Augustin le latin, Ibn Khaldoun l´arabe, Taos Amrouche le français?
Cela veut dire tout simplement que pris individuellement, ces auteurs avaient des capacités intellectuelles parfois au-dessus de la moyenne, mais que la société berbère a réprimé les pulsions créatives, celles des poètes, des chercheurs, des artistes, et ils ont été obligés d´utiliser la langue de l´autre pour pouvoir s´exprimer.
Même si elles ne les a pas réprimées par la force, le fait est qu´elle ne leur a pas offert les conditions de leur éclosion ou de leur promotion.


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