InfoSoir : Quel impact aura l?adhésion prochaine de l?Algérie à l?OMC et la mise en application de l?accord d?association conclu avec l?Union européenne sur la propriété industrielle ? A. Bouhanik : La nécessité de protéger les inventions et les créations se fera plus que jamais sentir. Néanmoins, l?adhésion de l?Algérie à l?OMC et la mise en ?uvre de l?accord d?association avec l?Union européenne ne toucheront aucunement les principes de la propriété industrielle. Pouvez-vous être plus explicite ? A titre d?exemple, un brevet protégé en Algérie ne produira ses effets qu?en Algérie comme c?est le cas aujourd?hui. Pour étendre la protection à d?autres pays, il faudra payer. Si l?on a bien compris, il n?y aura pas de changements? Ce qu?il faut savoir, c?est que l?Algérie s?est préparée à ces échéances en adaptant sa législation aux lois relatives à la propriété industrielle en vigueur dans la plupart des pays du monde. Cela est intervenu en 2003. De même, elle a ratifié les traités internationaux protégeant la propriété industrielle. Malgré cela, force est de constater que la notion de propriété industrielle ne veut pas dire grand-chose pour beaucoup? La propriété industrielle est une question de culture. Prenez par exemple les entreprises occidentales, elles sont à cheval sur cette question. Elles sont tellement rompues aux systèmes de protection car cela ne date pas d?aujourd?hui. Ce qui n?est malheureusement pas le cas de nos entreprises. A votre avis, à quoi cela est-il dû ? L?on ne mesure pas encore chez nous l?importance de la protection des créations et des inventions à caractère commercial et industriel. Est-il vrai que la plupart des inventions déposées au niveau de votre organisme l?ont été par des étrangers ? Effectivement, environ 80% des inventions et des marques ont été déposées par des étrangers. Que faut-il faire, à votre avis, pour inciter nos concitoyens à protéger leurs créations ? Il est nécessaire de les sensibiliser sur les avantages qu?offre cette protection, de leur expliquer qu?une marque, un brevet ou une dénomination non enregistré peut être utilisé et exploité par des tiers. (*) P-DG de l?Inapi