Divergences n De l?avis de nombreux experts, les répercussions de l?accord d?association entre l?Algérie et l?Union européenne ne seront pas ressenties dans l?immédiat. «En considérant qu'un des volets de l'accord est la mise en place progressive d'une zone de libre-échange, les répercussions véritables sur l'économie algérienne se feront sentir dans quelques années (?) Etant donné que le rythme d'abattement des droits de douane est de 10% par an, on peut escompter que ce ne sera qu'à partir de 2007/2008 que la baisse des droits de douane atteindra un niveau sensible, 20% environ», a affirmé à ce propos Lucio Guerrato, ambassadeur, chef de délégation de la Commission européenne en Algérie. Toujours est-il que l?on s?attend à une baisse des prix des produits industriels importés des pays de l?Union européenne, tels les appareils électroménagers, les voitures? et ce dès l?entrée en vigueur de l?accord en septembre prochain. Et pour cause : les taxes douanières imposées à ces produits seront progressivement revues à la baisse avant d?être supprimées complètement. De même, le sucre, le lait et un grand nombre de produits alimentaires importés des pays de l?Union européenne coûteront moins cher sur le marché national. Cela ne manquera pas de faire le bonheur du citoyen, d?une part, et de mettre en difficulté les entreprises nationales, très nombreuses à avoir investi dans le secteur de l?agroalimentaire, de l?autre. Même si elles pourront importer la matière première à moindres frais et auront bien des facilités pour exporter leurs produits dans les pays de l?Union européenne, ces entreprises, du moins la plupart, auront bien du mal face à la concurrence de leurs homologues européennes. C?est du moins ce qu?affirment les opposants à l?accord d?association. Ces derniers, dont notamment Louisa Hanoune, la parte-parole du Parti des travailleurs, estiment, en effet, que cet accord finira par démanteler l?économie nationale à travers le démantèlement des sociétés nationales. Selon certaines estimations, l?ouverture du marché national dans les toutes prochaines années entraînera la perte de pas moins d?un demi-million d?emplois. L?agroalimentaire, la pétrochimie, les cuirs et peaux et les industries plastiques seraient particulièrement menacés par l?accord d?association. Cet avis n?est pas partagé par les autorités qui soulignent que cet accord, «inéluctable» dans la perspective de l?adhésion de l?Algérie à l?OMC, ne fera que favoriser les règles de la concurrence loyale et de la transparence dans l'économie nationale.