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La peur comme auxiliaire de gouvernement
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2005

En pleine guerre froide, dans les années 50 et début des années 60, le maccarthysme et le nixonisme ont joué à fond sur les peurs latentes des hommes et des quant à une hypothétique invasion communiste. De fait, Richard Nixon, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, a théorisé le concept de la «peur du rouge», alors que le sénateur Joseph Mac Carthy, démagogue et manipulateur né, -qui a donné son nom le «maccarthysme» à cette nouvelle inquisition qu´est la chasse aux sorcières- a laminé de 1947 à 1957, durant dix ans, tout ce que les Etats-Unis ont connu comme administrateurs, hauts fonctionnaires, intellectuels, artistes et militaires, mis au ban de la société sous l´accusation, sans appel, de traîtres à l´Amérique. Cette «red scare» (terreur rouge), comme on disait à l´époque, aura servi de support à toutes les manoeuvres politiciennes et aux politiciens en mal de pouvoir de réduire les libertés citoyennes. Elevée en principe de gouvernement, cette gouvernance fondée sur la peur -sans doute un concept aussi vieux que la politique- a atteint des degrés de sophistication sans pareil par le surdimensionnement du soi-disant danger communiste. Aujourd´hui, et dans la perspective de répandre cette peur parmi la population, un autre ennemi est désigné à la vindicte populaire : le terrorisme islamiste, dont les Etats-Unis n´étaient pas étrangers à son développement. Cette politique de la peur (politic of fear) a trouvé avec l´administration Bush, sa pleine expression et est menée jusqu´à ses ultimes conséquences. Hier, c´était la peur du communisme qui a permis à des politiciens d´asseoir leur ascendant sur les Américains, -encadrés par une série de lois répressives, (ou security act)-, qui devaient, en toute circonstance, faire montre de leur loyauté envers la Fédération. Aujourd´hui, en tant qu´unique superpuissance mondiale, les Etats-Unis étendent, ou veulent étendre, ce concept de gouvernement par la peur à l´ensemble de la planète en créant des ennemis publics sur-mesure pour maintenir la pression sur leurs administrés nationaux, par la restriction de certaines libertés ou de voyage, d´une part, sur leurs alliés européens et arabes en les sommant de les soutenir sans autres explications dans une croisade, ou un combat, qui est loin d´être celui de la communauté internationale. En réalité, les Etats-Unis qui ont, de toutes les manières, contribué à la naissance et à l´expansion des phalanges islamistes, n´en découvrent la nocivité, ou feignent de la découvrir, qu´après les attentats du 11 septembre 2001 contre New York. De fait, le terrorisme islamiste a grandement servi les intérêts et objectifs géostratégiques de Washington et lui a notamment facilité l´invasion et l´occupation de l´Irak, l´un des rares pays arabes, non seulement laïque, mais aussi celui où les islamistes n´avaient aucune influence sur la marche politique du pays. Al Qaîda et Oussama Ben Laden, -ce dernier formé et sponsorisé par la CIA-, ont, en fait, été depuis toujours les alliés objectifs de la politique hégémonique américaine dans le monde. Un Al Zarqaoui qui a instauré la terreur en Irak, n´aurait jamais pu exister si ce pays n´avait pas été occupé par des forces étrangères.
De fait, le danger que présente Al Qaîda, -dont le démantèlement a été annoncé à maintes reprises et qui, tel le monstre du Loch Ness, renaît toujours de ses cendres- qui reste, selon le département d´Etat et la Maison-Blanche, menaçant, est une vue de l´esprit et plusieurs analystes et experts en renseignement estiment que le «statut d´Al Qaîda est démesurément gonflé», d´autres faisant remarquer «la réalité (de la menace que représente d´Al Qaîda pour l´Occident) se résume à une seule attaque exceptionnelle. Depuis le 11 septembre, il n´y a eu qu´un seul incident dans le monde développé (l´attentat du 11 mars 2004 à Madrid). Il n´existe aucune preuve que tous ces groupes sont connectés» affirment les mêmes experts. Certes, mais cette menace, aussi hypothétique soit-elle, permet, et donne prétexte aux politiciens de jouer sur les peurs cachées de la société et aux administrations de serrer la vis des libertés collectives et individuelles. Cela est notoire en Russie, un pays en déficit de démocratie, mais Moscou arguant du terrorisme induit par l´insurrection tchétchène et les menées de son propre ennemi public, Chamil Bassaev, s´est appuyé sur cette imputation pour maintenir les Russes sous le joug de la tyrannie. De fait, à des degrés divers, les gouvernants dans le monde se sont engouffrés dans cette nouvelle donne et ont fait de la peur (aujourd´hui c´est le terrorisme islamiste) un puissant allié pour faire taire toute opposition. Après la guerre froide et le spectre communiste, l´islamisme militant offre l´occasion à Washington, singulièrement, de conforter sa mainmise sur le monde. Et c´est surtout celle-là la réalité aujourd´hui, lorsque la superpuissance mondiale veut imposer ses volontés à la communauté internationale et «réformer» si besoin de force, le Grand Moyen-Orient.

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