L´alliance indirecte, autour d´intérêts convergents entre le pouvoir et les archs pour mettre en échec les actions d´intimidation des archs a changé de nature et de partenaires. A celle-ci s´est substituée l´alliance entre le pouvoir et les archs, c´est-à-dire entre les adversaires d´hier, pour contrer la volonté du FFS à continuer à engranger les dividendes d´une victoire saluée en son temps par le pouvoir et vilipendée par les archs. Première question : pourquoi les APC et APW et pas les députés, alors que les élections dans les deux cas s´étaient déroulées dans les mêmes conditions? Au regard des hésitations diplomatiques du FLN à emboîter le pas au RND, il apparaîtrait qu´un compromis fut négocié au sein de l´Alliance, par un échange de concessions. La poire est coupée en deux. Le FLN conserve ses députés et se retire des APC et des APW qu´il ne contrôle d´ailleurs pas. Des élections partielles seront remportées probablement par les deux partis qui y ont un ancrage sociologique, amputant les autres de leur audience en Kabylie. S´il s´avère ainsi qu´au sein de l´Alliance, les divergences conduisent à un compromis, les relations entre l´Alliance et l´opposition ne sont pas empreintes de cordialité ni de respect mutuel. La ligne de fracture entre l´Alliance et l´opposition se consolide par l´unilatéralisme que confère la position de force. Entre la première et la deuxième, il n´y a plus de passerelle à emprunter. L´argument de la trop grande faiblesse du taux de participation est imparable, mais son évocation tardive suggère des motivations politiciennes ou la prise en compte d´intérêts de conjoncture. Le FFS et le PT ne manqueront certainement pas d´arguments, mais les rapports de force, nullement en leur faveur, les réduiront en leur impuissance, mais leur permettront de pratiquer la culture du martyr. A l´alliance directe pouvoir-archs dialoguistes, va s´opposer l´alliance indirecte FFS-PT-archs non dialoguistes dans un contexte, où les populations seront appelées à arbitrer ce «duel après qu´elles eurent bénéficié du retour à un calme, dont la rupture est conjurée». Les archs antidialoguistes prendront appui sur la déclaration officielle selon laquelle la mise en oeuvre de la plate-forme se fera, dans le cadre du respect de la Constitution et des lois réglementaires pour crier à l´échec ou à la trahison des dialoguistes. Divers scénarios peuvent être envisagés. Les élus FFS refuseront de quitter leurs bureaux. Il y aura l´emploi des moyens de force pour les en déloger. Le FFS et le RCD exigeront des élections législatives (même partielles) comme condition de participation aux élections. Dans ces conditions, pratiquement seuls les partis de l´Alliance y participeront avec le risque d´un large boycott par les populations. Çe sera alors un retour à la case départ, en termes de motif invalidant le scrutin. La Kabylie sera alors plongée dans la crise. Les archs antidialoguistes prendront le pas sur les archs dialoguistes. Les premiers emprunteront alors la même voie empruntée par les délégués taiwan et qui les mènera vers la sortie de l´échiquier des audiences. Le FFS et le PT sont déjà trop engagés sur le refus de la dissolution des assemblées élues. Pour ne pas se décrédibiliser, ils iraient jusqu´au bout d´une telle logique, c´est-à-dire refuser de participer à des élections partielles ; tout dépendra de la position du RCD, à savoir y participer, comme l´avait fait en son temps le FFS, qui serait malvenu de l´en accuser, ou refuser de cautionner la décision de dissolution à laquelle il n´avait d´ailleurs pas adhéré. Mais dans cette histoire de dissolution sélective, c´est la crédibilité de l´Etat qui y laisse quelques plumes. En légalisant puis en délégalisant, il est apparu qu´il n´y a pas de continuité dans les positions étatiques.