Depuis que les partis de la «majorité» se sont fixé pour mission de constamment réduire l´opposition à l´impuissance législative, «dhalma aou madhlouma», il n´y a plus d´enjeux susceptibles d´attentions médiatiques. Vu de l´extérieur, le parlement se présente comme une boîte noire (terme utilisé en électronique) avec une entrée pour le projet de loi et une sortie qui élimine le terme de projet. Depuis que HHC a mis en exécution sa décision de boycott par la TV de ce qui est appelé un débat dans l´enceinte parlementaire, c´est l´acte de décès cathodique du parlementaire qui est ainsi signé, ce qui revient à dire que les électeurs ne savent plus ce qui s´y passe. Or, c´est une assemblée élue, qui existe en principe du fait des choix des citoyens. Alors, s´il peut être transmis aux députés des consignes de vote, où ceux-ci doivent-ils les prendre? Consignes de vote de leurs partis, ou consignes de vote de leurs électeurs? Mais, compte tenu qu´ils sont élus sur un scrutin de liste et non nominatif, ils sont donc redevables plus à leurs partis qui ont bien voulu accepter de les parrainer qu´aux électeurs qui ont opté pour la liste, c´est-à-dire pour le parti. Les députés représentent donc leurs partis en priorité et ensuite les électeurs qu´ils ne consulteraient pourtant pas. Le mode de scrutin de liste désindividualise ainsi le choix des électeurs, ce qui enlève tout intérêt au suivi des débats des parlementaires. Il suffit ainsi d´écouter les discours des secrétaires généraux des partis, hors enceinte parlementaire, sur tel ou tel thème pour anticiper sur l´issue des amendements éventuels, donc du vote. HHC a donc raison de ne pas faire filmer surtout en direct, ce qui ne peut apparaître comme un suspense. S´il s´agit pour les députés de faire taire leur conscience pour s´astreindre pà une discipline de vote, les partis seraient mieux inspirés de s´entendre pour solliciter la confiance sur leurs sigles plutôt que sur des candidats. Nous sommes donc dans une situation où les députés obéissent aux consignes de vote de leurs partis, où ces partis dits de la majorité sont représentés au sein du gouvernement, où l´opposition réduite à son impuissance législative ne peut que donner des coups d´épée dans l´eau, sans même produire des ondes, le fait majoritaire fait jouer au parlement le rôle de l´instrument de légalisation du gouvernement. Dans ces conditions, il sera difficile, pour ne pas dire impossible, pour ne pas dire impensable, que le parlement puisse réellement exercer sa mission de contrôle de l´action gouvernementale à moins qu´il ne s´agisse que de se féliciter que le gouvernement fait bien son travail. S´il s´agit d´un contrôle politique, les députés de la majorité ne peuvent pas désavouer la ligne de leurs partis, lesquels au sein de l´Exécutif, traduisent en programme d´action les orientations du président de la République. S´il s´agit d´un contrôle de la mise en oeuvre de ce programme, le président a mis en place les instruments de suivi et de contrôle de réalisation matérielles et immatérielles. S´il s´agit de la prise en charge des doléances des citoyens, une structure au sein de la présidence de la République s´en acquitte en conformité avec la loi. La justice également, quand elle est actionnée par un quelconque demandeur, se charge de dire le droit. Alors, il serait intéressant que des clarifications assez larges et précises soient données sur les attributions et leurs modalités d´exercice du projet de la mise en place d´une commission parlementaire de contrôle d´action gouvernementale.