Après l'approbation d'une résolution élaborée au terme de l'AG, le conseil se réunit pour déterminer la date du mouvement de grève. Un grand nombre d'avocats exerçant à Alger, évalué à quelques centaines, ont répondus à l'appel du Conseil de l'ordre des avocats du barreau d'Alger pour la tenue d'une assemblée générale extraordinaire qui s'est tenue au siège de l'Ugta, place du 1er-Mai. Cette AG portait sur l'organisation de la profession d'avocat et sur «les vicissitudes endurées par les avocats au niveau des tribunaux». Une résolution a été élaborée et approuvée par l'ensemble de l'assistance à l'issue de cette AG, laquelle a mandaté le Conseil pour décider de la date de la grève qui sera déterminée au terme d'une réunion qui se tiendra aujourd'hui au tribunal d'Alger. A rappeler qu'une journée de protestation décidée par le Conseil de l'ordre à l'issue d'une réunion présidée par Me Silini, président de l'Union des barreaux d'Alger, s'est tenue avant-hier dans la wilaya d'Alger. La réunion qui s'est tenue précédemment, visait à «procéder à une évaluation de l'état de la dégradation de la profession et de ses répercussions sur l'exercice du droit de la défense au niveau de la Cour d'Alger». Les avocats ont donc protesté contre les conditions de travail qui «ont atteint des proportions inacceptables en particulier dans leurs rapports avec le ministère public où certains magistrats versent dans l'injure, l'invective, l'humiliation et les agressions verbales à leur égard». Me Silini a souligné que «cette dégradation des conditions d'exercice de la profession constitue une violation quotidienne du droit de la défense» ajoutant: «Divers obstacles sont dressés devant les avocats et ce, à tous les niveaux.» Dans le sillage, Me Silini s'est interrogé sur les raisons qui poussent «les acteurs de ces blocages à prendre des décisions ne reposant sur aucune logique ni légitimité et ayant pour effet le rétrécissement du droit d'exercice» et cite en exemple «le refus aux avocats d'accéder au tribunal ou au greffe décidé par le ministère public lequel a, de surcroît, décidé la limitation à deux visites par semaine aux avocats ainsi que le refus d'accéder aux visites pénitentiaires». Ces décisions, souligne Me Silini «dénotent une volonté de faire obstacle à la profession». «Des tentatives de dialogue ont été entreprises aux fins de trouver des solutions, mais les magistrats refusent tout compromis et refusent de reconnaître la légitimité de la défense et le respect de leur statut». Me Silini, dans son intervention a «interpellé l'opinion publique et les autorités à prendre conscience du pourrissement que vivent les avocats qui sont le seul recours du justiciable».