Alors que l'épidémie du Sras enregistre une certaine accalmie dans quelques pays asiatiques, les spécialistes s'inquiètent de plus en plus du sort de l'Afrique. Selon ces derniers, le Sras, ou syndrome respiratoire sévère aigu pourrait faire plus de mal au continent noir que le sida. Au même moment, des pays arabes à l'instar de la Jordanie, instaurent des mesures draconiennes pour prévenir toute propagation de la mystérieuse maladie sur leurs territoires. Singapour, quant à lui, espère être débarrassé du Sras dans dix jours: cet Etat a presque vaincu la pneumonie atypique après n'avoir plus enregistré de malades en dix jours, ce qui laisse espérer une éradication dans autant de temps, a déclaré hier, le ministre singapourien de la Santé. «Il ne nous faut pas plus de dix jours pour en être débarrassés», y ajoute-t-on. L'organisation mondiale de la santé (OMS) exige vingt jours sans cas nouveau de Sras, deux fois la période d'incubation, pour décréter une région débarrassée du Sras. De même à Hong Kong, si onze personnes sont mortes de la pneumonie atypique, la propagation de la maladie continue d'y être limitée avec huit nouveaux cas de contamination. Un récent bilan confirme un net ralentissement de la propagation du Sras à Hong Kong, le territoire le plus touché après la Chine continentale. Le nombre de malades reste en dessous de la dizaine pour la quatrième journée consécutive, alors que l'on comptait jusqu'à nou 80 nouveaux cas par jour le mois dernier au plus fort de la flambée. Ce sont ces gens-là qui meurent aujourd'hui des suites de la maladie, affirme-t-on. Néanmoins, la Chine reste la plus lourdement frappée par la pneumonie atypique. Cette dernière a fait cinq nouveaux morts en Chine continentale où 159 nouveaux cas ont été enregistrés. Ces décès supplémentaires portent à 219 le nombre de morts du syndrome respiratoire dans le pays, avec un nouveau bilan de 4 560 cas avérés. Bien que Pékin demeure le principal foyer d'infection - avec 2049 cas avérés dont 110 décès - il n'en demeure pas moins que le virus du Sras pourrait provoquer une catastrophe sanitaire dans les campagnes chinoises où des millions de migrants sont récemment rentrés de zones infectées, alors que le système de santé y est insuffisant. Plus alarmant est cette déclaration d'un spécialiste du sida qui estime que le Syndrome respiratoire aigu sévère pourrait devenir une épidémie durable en Afrique où les Etats n'auraient pas les moyens de s'y opposer. «Plus que pour la Chine, je m'inquiète pour les pays pauvres», comme les pays d'Afrique qui n'ont que «peu de médecins et d'installations sanitaires dans les régions éloignées», a dit le Dr Patrick Dixon, spécialiste du sida, de l'Asian Institute of Management de Manille. Un seul cas a été pour l'instant signalé en Afrique du Sud, sur plus de 7700 cas dans le monde.