La compagnie nationale connaît depuis jeudi dernier les soumissionnaires à cette opération. C'est au cours d'une séance publique qui s'est déroulée à l'Hôtel Sofitel à Alger en présence d'un huissier de justice que l'ouverture des plis a eu lieu. Etaient également présents le représentant des pouvoirs publics (propriétaire d'Air Algérie) en la personne de M.Nazef, secrétaire général du ministère des Transports, les représentants des constructeurs d'aéronefs soumissionnaires, les représentants du corps diplomatique, les responsables syndicaux du personnel de la compagnie nationale. Les journalistes de la presse nationale et étrangère ont été également conviés à la cérémonie. C'est dire tout le souci de transparence qui a prévalu pour qu'aucune ambiguïté ne vienne entacher cette ouverture de plis. D'ailleurs lors de son allocution de bienvenue, M. Tayeb Benouis P-DG d'Air Algérie a tenu à mettre fin aux rumeurs qui avaient circulé quant au choix qui aurait été déjà fait en faveur du constructeur Airbus industrie. «La meilleure preuve du non fondé de ces informations est là devant vous. Nous n'en sommes qu'à l'étape d'approche. Cette ouverture des plis prouve que rien n'est encore décidé», dira-t-il. Cela dit, il n'en demeure pas moins que le retard mis par les autorités françaises à avaliser le programme été 2003 présenté par Air Algérie n'est pas habituel. A ce jour seuls 30% de ce programme ont été autorisés. A se demander si les 70% restants ne sont pas laissés en réserve pour servir d'autres compagnies dont, peut-être, Air France. Le représentant d'Airbus présent, que nous avons approché est catégorique. «Rien n'est joué et tout ce qui a pu être dit ici et là ne tient pas compte des réalités. Quelles relations nous pouvons avoir avec le retour d'Air France qui est une compagnie française cliente chez nous qui sommes Européens?», précise-t-il. Quant au délégué de la firme américaine Boeing, M.Abdelhamid Zeghmi qui se trouve être d'origine algérienne et qui est établi depuis 25 ans à Seattle (USA), il se dit «confiant» et est plutôt optimiste vu la transparence et les assurances données par la partie algérienne. En effet, lancées le 20 mars dernier, les consultations auprès de différents constructeurs d'aéronefs avaient pour «date limite de dépôt des offres le 7 mai 2003 avant 16h». Ce qui explique que dès le lendemain, jeudi dernier donc, le 8 mai 2003, l'ouverture des plis ait eu lieu. A l'issue du dépouillement, cinq soumissionnaires ont été enregistrés. Il s'agit de l'américain Boeing, des européens Airbus et ATR, du brésilien Embraer et du canadien Bombardier. La concurrence va devoir se jouer entre les deux constructeurs de gros porteurs que sont Airbus et Boeing pour la fourniture à Air Algérie de 8 aéronefs de modèles 100/150 et 250 d'une part et d'autre part entre trois fournisseurs de 9 appareils de modèles 50/70 que sont ATR, Embraer et Bombardier. Ces 17 nouveaux avions viendront en complément des 12 appareils de type Boeing NG acquis entre 2000 et 2002 par Air Algérie dans le cadre du renouvellement de sa flotte vieillissante. Au total donc ce seront 29 avions neufs qui seront injectés dans le parc de la compagnie nationale et pour l'essentiel au cours de l'année 2003. Dans tous les cas, au plus tard en 2004. Parallèlement à cela, une trentaine d'appareils de différents types de l'ancienne flotte ont été retirés de l'exploitation et sont actuellement mis en vente. Il y a des Airbus, des Boeing, des Grumman, Alouette, etc. Des propositions d'achat ont même déjà été faites à la compagnie nationale par des opérateurs étrangers. Les négociations sont en cours. Il devenait urgent pour Air Algérie de renouveler sa flotte car les coûts d'exploitation croissants induits par l'âge des appareils et les délais de révision faussent considérablement sa gestion. Toutefois et si l'on prend en compte le souci de diversification qui a toujours guidé la compagnie nationale et sachant que la moitié du plan de renouvellement, dans sa partie gros porteurs, a été négociée avec Boeing entre 2000 et 2002, il ne serait pas étonnant que l'autre moitié puisse l'être avec Airbus. Stratégie oblige.