Belaïd Abrika et Mohamed Nekkah ont été déférés, hier, devant le juge d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou, tandis que Mouloud Chebheb, hospitalisé, n'a pas été convoqué. Belaïd Abrika, en détention préventive depuis le 13 octobre dernier, et Mohamed Nekkah, remis en liberté provisoire le 19 janvier dernier, avaient été soumis à une audition au fond (deuxième procédure de l'instruction) sur les faits et incidents ayant entouré leur interpellation dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou. Ainsi, le magistrat instructeur a-t-il notifié aux deux délégués et leur défense le rapport de contre-expertise de l'enregistrement vidéo effectué le même jour par les services de sécurité. Dans ce rapport, confectionné par un laboratoire de la police scientifique sur la base de photographies statiques extraites du même enregistrement «Belaïd Abrika apparaît, cette fois-ci, en toge d'avocat et non en robe de magistrat comme porté dans le premier rapport d'expertise», a indiqué un des membres du collectif d'avocats. Pour rappel, Abrika lors de sa dernière audition le 18 février dernier, s'est vu ajouter un nouveau chef d'inculpation, à savoir «usurpation de fonction de magistrat» sur la base dudit rapport. Le juge d'instruction qui a requis la contre-expertise, est donc revenu hier, à l'accusation initiale portée contre le délégué des Genêts, en l'occurrence, «port de la robe d'avocat» et consignée dans le sixième dossier confectionné contre lui. Pendant ce temps, devant le tribunal, un rassemblement de délégués, élargi aux citoyens, avait accompagné, bruyamment, l'instruction. Présents en masse, les services de sécurité ont toléré la manifestation qui s'est dispersée dans le calme en début d'après-midi. Par ailleurs, profitant de la baisse de vigilance des services de sécurité, les personnes présentées, hier, au tribunal de Tizi Ouzou, notamment les journalistes, ont assailli Belaïd Abrika à sa sortie du bureau du juge d'instruction. En effet, l'apparition d'Abrika, entouré de sa mère et de sa soeur, portant toujours sa barbe avec ses cheveux arrangés et un bandeau noir à la tête et au poignet droit où était inscrit «Ulac smah ulac», a créé l'événement hier au tribunal de Tizi Ouzou. Il a fallu l'intervention des services de sécurité pour mettre fin à la grande mêlée qui s'en est suivie. il faut dire que d'habitude Abrika arrivait et partait en catimini et sous une impressionnante escorte policière par une porte dérobée du tribunal.