Nos responsables doivent bouger. Ils ne vont pas rester là à compter les morts sans rien faire. Plus de 4000 morts et des centaines de milliers de blessés chaque année, trop c´est trop! Prendre le volant chez nous, aujourd´hui, c´est prendre le risque d´y laisser sa vie ou, ce qui n´est guère mieux, de rejoindre la communauté des handicapés. Il faut en finir avec cette situation qui ne fait le bonheur que des ferrailleurs et des pompes funèbres. C´est l´incivisme de nos concitoyens qui ne respectent pas le code de la route, dit-on. Peut-être, mais il faut d´abord savoir que nous n´avons pas de code de la route du tout. De ce code que chacun peut acheter en librairie. Comme le code de commerce ou le code civil. Nous n´avons qu´une réglementation des infractions routières disséminées à travers les collections de Journaux Officiels. On se demande, dans de telles conditions, comment veut-on que le candidat au permis de conduire puisse apprendre un code qui, en fait, n´existe pas? Comme n´existe d´ailleurs aucun autre outil pédagogique comme les diapositives et les vidéos. C´est par là que nos autorités devraient commencer. Vient ensuite un autre point élémentaire, la signalisation routière. On ne peut vraiment pas dire que celle-ci se signale par sa rigueur. A l´intérieur du pays, c´est encore plus visible. L´emplacement des panneaux avec le respect des distances et leurs dimensions aux normes internationales n´est pas toujours évident. Mais qui s´occupe de cet aspect? Quelle institution? Et si, malgré tout cela, il faut continuer à délivrer des permis de conduire, est-ce que quelqu´un peut nous dire comment sont formés les «enseignants» des auto-écoles ainsi que les examinateurs qui interviennent au final? De quelle école sortent-ils pour prétendre former les autres? Toujours en amont, il faut réfléchir sérieusement à impliquer la responsabilité pénale des élus au niveau local et régional. Chacun sait que le manque d´entretien de nos routes, notamment les nids-de-poule, est parmi les grandes causes d´accidents. Mais tout ceci serait sans trop d´efficacité si au commencement, nous n´avons même pas pu instaurer un fichier national du permis de conduire et un autre pour les cartes grises. Voire, aussi un autre pour les infractions. Car comme l´a si bien relevé un responsable des services de sécurité, invité à un débat à la télévision, mardi dernier, comment voulez-vous, sans ces fichiers, appliquer la peine pour la récidive que les textes prévoient? Comment voulez-vous instaurer le permis à points? Une sorte de «casier judiciaire» des conducteurs. Mais surtout, de tels fichiers permettent de lutter efficacement contre les faussaires. Contre les permis et autres cartes grises qui se vendent à Alger au square Port Saïd. D´ailleurs, et au sujet des fichiers nationaux, il n´est pas normal que nous n´ayons pas réussi à mener à terme celui de l´identité nationale. Il faut dire que de tout temps, nous avons un sacré problème avec les recensements, statistiques et autre planification. Les pénuries et les ruptures de stock en sont la meilleure preuve. Revenons aux routes pour conclure et dire que si tout est fait en amont, alors la répression aura un sens et jouera pleinement son rôle. Les motards sur les routes verront leur travail grandement facilité. Surtout s´ils sont aidés par la présence de radars réellement en service. Pas de ces faux panneaux «attention radar» que l´on voit actuellement. On ne lutte pas contre les accidents de la route en plantant des épouvantails. Soyons plus sérieux! ([email protected])