La littérature est diverse, heureusement pour le lecteur qui cherche, selon ses propres motivations, à meubler ses loisirs, à satisfaire sa saine curiosité. Si certains préfèrent le réalisme, qu´il soit poétique ou social, d´autres préfèrent le romanesque où les intrigues se nouent au gré des passions humaines. D´autres, amateurs de sensations fortes, penchent vers le fantastique, genre qui mélange astucieusement croyances, mythes et réalité. Une frange mince de la multitude est plutôt encline aux romans de science-fiction qui projettent le populo dans un avenir aussi lointain qu´incertain, probable ou peu probable. La littérature mondiale est riche de titres qui invitent le lecteur, blasé par la platitude du monde contemporain, à voyager sur le rayon fantastique des réalités de demain. Ce sont, évidemment, les pays qui sont à l´avant-garde de la recherche scientifique qui fournissent des légions d´auteurs de ce genre qui a fait irruption dans la littérature au beau milieu du XIXe siècle, au temps de l´industrialisation. (C´est pour cela qu´il ne faut pas chercher des auteurs de science-fiction dans les sociétés arriérées, coincées dans le culte du passé ou à la recherche d´un âge d´or). Certains auteurs, des Français comme Jules Vernes, des Britanniques comme H.G.Wells ou des Américains comme Issac Asimov, sont des esprits curieux qui s´intéressent beaucoup à la recherche scientifique de leur époque et tentent, par leur talent, de projeter dans l´avenir le développement des sciences et des techniques en même temps qu´ils essaient d´y attacher l´inévitable transformation des mentalités humaines inhérentes à la dialectique. Si certains, comme Jules Vernes, avec beaucoup de justesse, limitent leur imagination à l´environnement terrestre, décrivant avec force détails qui relèvent plus du fantastique que de la science, les milieux sous-marins ou se situant profondément dans les couches géologiques de la Terre, d´autres, par contre, imaginent la planète bleue unie, gouvernée par un seul système, (anglo-saxon comme il se doit) et confrontée à un danger extérieur: que ce soit une invasion d´extraterrestres sous différentes formes, ou que ce soit sous forme d´une menace biologique sournoise, venue d´un autre système. Mais le roman classique de science-fiction, est celui qui narre les aventures d´intrépides explorateurs dans des galaxies aussi lointaines qu´inconnues. Cependant, le roman de science-fiction, celui qui m´a le plus laissé pantois, (j´en ai oublié le titre) est celui qui a audacieusement mis en scène (après de nombreuses péripéties de ces héros embarqués sur un avion obsolète à la découverte de l´Amérique...) la conquête de l´Europe par une horde d´envahisseurs américains conduite par un dictateur qui ressemble comme un frère à Hitler. La description ne laisse aucun doute sur la faiblesse de la défense européenne devant la toute-puissante Amérique et l´auteur ne parle ni de l´invasion culturelle américaine, des films, d´Internet ni de compagnies pétrolières texanes... L´autre faiblesse du roman est de n´avoir pas prévu, qu´avant l´invasion américaine de l´Europe, ce fut le Moyen-Orient qui était la tête de pont de ces grandes invasions. [email protected]