Entourée de ce formidable duo de conseillers, Fatiha Brahimi, la présidente de la chambre correctionnelle de Blida, a eu à examiner cette drôle d´affaire d´émission de chèque sans provision un chèque dont la signature ne serait pas conforme. Examinant un par un le document, Houria Boudissa et Belaïd Oulahcène, les deux conseillers ont soufflé trois mots à l´intention de la juge, décidée à venir à bout de ce dossier où Mouloud Allache, ce sympathique procureur général avait eu son mot à dire en qualité de champion de l´opportunité des poursuites. Maître Azaz, lui, l´avocat de Yacine a beau caresser sa moustache à la «Salvador Dali» en vue d´être «plaqué» par cette terrible Brahimi qui est elle-même ligotée par les termes de l´article 374 qui évoque - outre la mauvaise foi d´insuffisance de provision ou fait défense de payer, défense de tirer, de payer et surtout l´alinéa III de ce même article qui dispose texto que: «Quiconque émet, accepte on endosse un chèque à la condition qu´il ne soit pas encaissé immé-dia-tement, mais à titre de garantie, va droit au mur, puisque la peine prévue par le Code pénal va de un à cinq ans ferme et d´une amende qui ne saurait être inférieure au montant du chèque ou de l´insuffisance.» Or, dans ce dossier, on sort de la gibecière cette histoire de signature non conforme et non d´insuffisance de provision. Maître Azaz le sait. Un chèque sans provision et surtout, avec les nouveaux arrangements et nouvelles dispositions, porte son nom: l´escroquerie y est, un point c´est tout. Et en avocat avisé, il voit l´issue, et son client ne peut qu´être satisfait car Brahimi sait rendre justice au bon moment là où il faut, quand il le faut. Au fait, qu´en pense le prévenu qui a été condamné en première instance? Il signe un chèque avec une autre signature autre que celle qui dort dans l´institution financière et s´amène face à Fatiha Brahimi, la présidente du pénal de Blida crier son innocence. «Nous avons dans le dossier un achat par chèque. Il y a votre CNI, la photocopie et l´attestation de travail. Et ces documents ne sont pas tombés du ciel» clame la juge. Le prévenu tente bien des explications, avec, entre autres, la perte de sa carte nationale d´identité: «j´ai déposé une plainte devant le parquet de Hadjout», dit-il. Son avocat parle de contradictions dans la démarche. «Il a été condamné alors que la plainte n´a même pas été examinée», articule le défenseur qui a mis en valeur, non par l´insuffisance de provision dans le chèque présenté mais la signature non conforme. «Il y a nuance et une grande, madame la présidente. La justice doit se prononcer, clairement et innocenter le prévenu que l´on doit croire quant à l´égarement des documents», a sifflé l´avocat qui se montre incisif quant au fameux chèques égarés retrouvés par une tierce personne peu scrupuleuse en l´utilisant par cupidité, voire par malhonnêteté. Et comme toute juge du siège, vigilante, Fatiha Brahimi refuse de sortir du délit en l´occurrence, émission de chèque sans provision remis contre de la marchandise, point à la ligne. Et ce malheureux avocat de 197 cm, Maître Bakhti Azzaz d´acquieser de la tête comme pour exprimer son alignement sur l´idée de la présidente de chambre, car en sa qualité d´avocat-conseil de la victime, tout ce qui peut aller vers la régularisation de l´affaire, ne peut que réjouir le défenseur engagé dans la non-obligation du résultat. Sacré Azzaz, va!