Conforté par la présence de Maître Brahimi, le bâtonnier Silini explose! Des colocataires sont malheureux devant l´état des ascenseurs. Ils entreprennent de les réparer. Ils font appel à une équipe de privés. Ces derniers se retrouveront poursuivis pour dilapidation de deniers publics, fait prévu et puni par l´article 119 bis qui punit de six mois à trois ans de prison ferme et d´une amende de 50.000 à 200.000 dinars. Nos braves réparateurs privés écopent depuis le tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d´Alger) de la très lourde peine de deux ans ferme. Face au trio Fatiha Djaziri, Amar Belkharchi et Gazem. Maîtres Miloud Brahimi et le bâtonnier d´Alger Abdelmadjid vont déployer deux banderilles en vue de mettre O.K. et K.-O. le «toro» lourd verdict du tribunal, même si les initiés certifient que Belkharchi, cet honnête magistrat est capable de confirmer le jugement à moins que les deux plaidoiries dont nous vous livrons de larges extraits ne fassent leurs effets et vont sur la relaxe martelée par ce duo de plaideurs dont Maître Brahimi qui a encore surpris l´assistance, en affirmant avoir un pied dans le jardin de la...retraite et cet effet d´annonce peut émouvoir les deux conseillères et éblouir Belkharchi. «Les étrangers nous reconnaissent et reconnaissent nos qualités d´entreprise alors que chez nous, c´est le branle-bas de destruction et d´abaissement du moral», s´est écrié le bâtonnier d´Alger, Maître Abdelmadjid Silini qui défendait un prévenu de dilapidation de deniers publics. A cet effet, le bâtonnier avait ajouté que ce prévenu est poursuivi sur du vent. «C´est un contentieux typiquement civil et n´a rien à voir avec le tribunal de Bir Mourad Raïs. L´incompétence saute aux yeux car le dossier ne doit être traité que par le tribunal de Sidi M´hamed - Alger», a encore dit, sans s´égosiller cette fois, l´avocat qui ne tenait pas en place durant son intervention. Lui succédant, Maître Miloud Brahimi va dans le même sens en criant que cette affaire n´a rien qui relève du pénal. «On a fait perdre son temps à la justice, à la police, aux greffiers. On a infligé deux ans ferme à tous les inculpés qui ne sont même pas fait payer pour des services rendus en l´occurrence démonter trois ascenseurs alors que le bon de commande n´en contient que deux». «Monsieur le président, mesdames les conseillères, soyons sérieux et reconnaissons tous ensemble que ce dossier relève du civil et que les prévenus méritent chapeau bas pour avoir réparé quatre ascenseurs sur quatre. Le premier a être réparé l´a été à titre gracieux», s´est écrié l´avocat de Ben M´hidi, qui avait passé 17 minutes à relire les termes du contrat signé par toutes les parties. Après que Maître Brahimi eut ironisé sur l´ignorance en droit d´un avocat qui s´était appuyé sur un article de loi abrogé depuis trois ans, il est entré dans ce ridicule piétinement de la procédure: ce qui a fait rétorquer Amar Belkharchi, le président de la première chambre pénale d´Alger, qu´en l´espèce que cela soit un avocat ou une avocate, il ne peut y avoir de démarches si la partie civile n´existe pas.