Fatiha Brahimi, la juge de Blida, refuse d´être un magistrat gauche. Elle va droit sur le Droit... Flanqué de son jeune stagiaire, Maître Saïd Naïli, Maître Ouarti, l´avocat de K.M. était motivé ce dimanche surtout que le procès avait été décalé de quelques heures, sur la demande expresse de Maître Foudil Benaki qui attend son confrère, ami, le bâtonnier Maître Yahia Bouamama constitué dans ce dossier de retour de la Cour suprême. Et lorsque Fatiha Brahimi, la juge, rappelle les parties au procès, c´est Maître Djamel Boulfrad qui se présente aux côtés de Maître Benaki Foudil prêt à croiser le fer. L.B., le prévenu, écoute les péripéties de l´affaire du chèque sans provision de six milliards de centimes depuis Koléa jusqu´à la Cour suprême. C´est Maître Ouarti qui ouvre les hostilités en introduisant une demande que la présidente prend au vol pour transmettre un message aux grands avocats présents à la barre. Maître Boulfrad apprécie et effectue une mise au point à propos des visites de courtoisie, avant le début, car le procès entre dans sa cinquième année!?! «Le magistrat est orphelin» balance Brahimi, reprenant un grand penseur français. Maître Boulfrad est aidé par une «perche» émanant de la présidente qui a affirmé que chaque dossier a ses spécificités, son fond, sa forme et se refuse à ce que ses anciennes décisions fassent jurisprudence. Maître Benaki se jette à l´eau en rappelant que l´affaire ainsi prise est résumée par le refus du parquet général. Comme pour le contrer, maître Ouarti pour la victime, va à contresens de l´introduction des questions préjudicielles qu´il trouve, à la limite, ridicules! Le «438» du code de procédure pénale est brandi par l´avocat de la victime et entre dans les détails de cette histoire de vol de chèques de chez l´inculpé pour être revendus à la victime. «Il y a une plainte à Koléa depuis 2005. L´action publique n´a pas bougé, silence radio», s´est écrié le défenseur de K.M. Maître Boulfrad parle de cartes «brouillées» «Il n´y a aucun lien entre le vol des chèques et l´outrage à institution», a crié le conseil qui a promis du nouveau dans ce dossier, une fois allant au fond des débats. Maître Benaki s´insurge pour clamer: «On nous a obligés d´acheter l´original du chèque de six milliards détenu par la victime», s´est fâché l´avocat rouquin que Brahimi invite à ne rester que dans le Droit et «seulement le Droit et la composition refuse la cacophonie» avait articulé la magistrate qui a ainsi sonné le hallali de l´égarement proscrit dans ce dossier. Les intervenants obéissent aux injonctions de la juge et tout va se dérouler dans un calme exemplaire, car elle continue à examiner la procédure suivie, aimée ou honnie. Elle sait qu´elle a un dossier «dynamite» entre les mains et ne veut pas aller vers le feu! l´explosion! le drame! Et c´est d´ailleurs, ce que va faire Brahimi en demandant à toutes les parties d´être objectives avant qu´elle ne décide de renvoyer le procès qui doit se dérouler dans une «piste de Droit» et d´aller avec la demande de Maître Ouarti ayant besoin de temps pour recouper les faits et de dresser un dossier, cette fois-ci complet, surtout que Fatiha Brahimi n´engage jamais de débat en l´absence de preuves et le chèque en est une. Les deux antagonistes, eux, ne se sont jamais adressés la parole, chacun étant convaincu de son bon droit! Rendez-vous le 15 juin 2008.