«Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays.» John Fitzgerald Kennedy Extrait du discours d´investiture 20 janvier 1961 Que gagnent les Marocains en offrant leur Atlas aux productions américaines, italiennes et françaises? Beaucoup de choses: le renflouement des caisses de l´Etat en devises fortes, le développement du tourisme, la formation gratuite pour leur cinéma et surtout l´amélioration de l´image de leur pays dans le monde. Loin de faire de la politique, les autorités marocaines ont soigneusement tiré profit des productions américaines, en acceptant que le territoire marocain soit utilisé pour leurs productions antiterroristes. Cela a permis d´accueillir au Festival annuel de Marrakech, des vedettes américaines de haut standing comme Leonardo Di Caprio, Martin Scorsese, Ridley Scott, Morgan Freeman ou encore Sean Connery. Le héros du Titanic, Leonardo Di Caprio, est resté plus de trois mois au Maroc pour les besoins du tournage du film de Ridley Scott Mensonges d´Etat. Les autorités marocaines ont saisi cette opportunité pour en faire leur casting de star pour ce Festival. Un bon coup de pub que même le Festival de Dubaï, le vrai concurrent du Festival de Marrakech n´a pas pu se payer malgré les millions de dollars. Pareil pour Ridley Scott qui avait également tourné au Maroc Kingdom of Heaven et qui prépare prochainement le tournage de Tripoli au Maroc avec Keanu Reeves. Il faut savoir que les stars ont des assurances-vie qui coûtent des millions de dollars et certaines compagnies déconseillent aux stars américaines de se rendre dans certains pays arabes comme l´Algérie, l´Egypte, la Syrie, la Jordanie, ou encore l´Arabie Saoudite. Malgré les garanties affichées par ces pays, il est impossible que des stars américaines s´y rendent, même avec des chèques astronomiques. Deux destinations sont autorisées par les assureurs: le Maroc et les Emirats arabes unis. C´est d´ailleurs au Maroc que fut tourné le Kingdom (Le Royaume), qui évoque l´envoi d´une équipe du FBI, enquêter sur un attentat anti-américain en Arabie Saoudite. Politiquement, le scénario n´aurait même pas été accepté par l´Arabie Saoudite et encore moins par l´Egypte, la Syrie, et surtout l´Algérie qui ne badine pas avec la souveraineté nationale. Une entorse à celle-ci qui ne pose pas problème aux autorités marocaines, lesquelles autorisent que l´on montre dans le film Babel d´Alejandro Gonzales, un hélicoptère américain intervenant en pleine campagne marocaine pour sauver deux citoyens américains blessés et perdus. L´autre point important sur lequel gagne beaucoup le Maroc, c´est la participation de ces comédiens dans les grandes superproductions américaines. C´est le cas de Loubna Azabal, la Belgo-Marocaine, qui joue le rôle de la mère de Aïcha dans Mensonges d´Etat ou encore de Saïd Tagmaoui, déjà star en France et qui joue la guest-star dans Traitor de Jeffrey Nachmanoff, un film sur l´infiltration d´un agent de la CIA dans un groupe terroriste islamiste et qui a été également tourné au Maroc. Mais voilà, le Maroc est seulement prestataire de services, jamais coproducteur et ces films américains ne sont par offerts en contrepartie à la distribution pour des salles, ni même vendus aux télés marocaines. Ce qui est dommage pour un pays qui reste le fleuron de la cinématographie en Afrique et dans le monde arabe. [email protected]