«En démocratie, la politique est l´art de supprimer les mécontentements» Louis Latzarus, extrait de La Politique A chaque fois qu´une élection présidentielle approche, l´Entv remet son costume de télévision démocratique en donnant la parole aux partis politiques ou encore aux candidats qui participent à cette importante échéance électorale. Après Moussa Touati, Bouguerra Soltani et Louisa Hanoune, Abdelaziz Belkhadem va participer, aujourd´hui, au Forum de l´Entv animé par Soraya Bouamama, qui commence à prendre forme de semaine en semaine. Seulement voilà, cette émission de qualité comporte comme une fausse note, puisqu´elle ne donnera pas l´occasion à toute l´opposition de participer au débat démocratique. Et c´est l´occasion inespérée pour la chaîne algérienne de droit français, Beur TV, d´inviter les politiques les plus récalcitrants. Mais Beur TV de Nacer Kettane, qui est lui-même l´animateur faute de bon journaliste, n´a pas les moyens de la politique et ne réussira pas à capter le maximum de téléspectateurs. De plus, l´émission de Beur TV donne l´occasion aux candidats de s´exprimer en français, ce qui est déjà un handicap pour capter l´essentiel de la population à majorité arabophone. La force d´une émission c´est, en fait, ses intervenants et ses consultants, c´est ce que ne possède pas Beur TV et qui est disponible sur le Forum de l´Entv. Car ce sont aussi les journalistes de la presse écrite qui ont «le pouvoir» de poser des questions gênantes aux candidats. Même si on regrette l´absence de quelques bonnes plumes de la presse écrite, comme Ghania Oukazi du Quotidien d´Oran, Fayçal Metaoui d´El Watan ou encore les journalises très au fait de l´actualité politique au niveau d´El Khabar ou d´Echourouk. Récemment, le directeur général de l´Entv a limité le plateau à 10 journalistes et se propose d´écarter «les petits journalistes» et hebdomadaires régionaux qui utilisaient le Forum de l´Entv pour se faire connaître sur la scène politique et médiatique. On s´étonne pourquoi la télévision n´engage pas des consultants en communication ou des journalistes en les payant au cachet, comme le fait souvent la radio pour ses émissions politiques qui ont plus de contenu que celles de la télévision. Il faudrait, à l´approche de la campagne électorale, trier sur le volet 5 à 7 journalistes pour relever le niveau des intervenants. Lors de son passage à l´Entv, Louisa Hanoune a donné une véritable leçon de déontologie à quelques journalistes dont certains, en plus de la non-préparation de leurs questions, offrent plus une image de jeune chômeur que celle d´un journaliste intelligent, élégant et posé. On comprend mieux, aujourd´hui, pourquoi certains hauts cadres de l´Etat refusent de faire face à certains de ces journalistes inexpérimentés qui n´ont même pas une année dans la presse et qui veulent «descendre» à leur manière un homme politique qui possède derrière lui plus de trente ans de combat politique. Aujourd´hui, le secrétaire général de l´instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, va faire face à la presse dans le Forum de Soraya Bouamama. Il est sûr qu´il ne passera jamais dans Beur TV, mais il est certain que le patron du FLN va faire passer les messages qu´il faut aux Algériens. [email protected]