L'étendue des divergences était telle que les débats ont débouché, après plusieurs heures, sur un blocage total. Après avoir réussi le pari de mettre à nouveau sur le tapis la fameuse conférence nationale lors du conclave de Souk El- Thenine tenu, il y a de cela, quinze jours, le groupe de délégués, qui ne cache plus son appartenance au parti de Saïd Sadi, est revenu à la charge pour tirer à boulets rouges sur cette perspective. Tout au long des débats houleux qui ont caractérisé cette rencontre, les partisans et les opposants à la tenue de cette conférence nationale, ont tenté de s'imposer sans pour autant parvenir à un quelconque accord, reproduisant ainsi le même scénario du dernier conclave. L'étendue des divergences était telle que les débats ont débouché, après plusieurs heures, sur un blocage total. Les conclavistes se sont enfin entendus pour renvoyer, encore une fois, le point de la discorde au prochain conclave extraordinaire qui aura lieu la semaine prochaine dans la même commune. Dans une déclaration sanctionnant les travaux de ce conclave «à blanc» mais qui a, néanmoins, permis de connaître les intentions des uns et des autres, les conclavistes notent que «le pouvoir entretient vainement l'illusion d'une normalisation de la région par la répression et la manipulation». Abordant la nomination d'un nouveau gouvernement, les rédacteurs parlent plutôt «d'un rafistolage gouvernemental» qui «traduit, on ne peut mieux, les incohérences et les manoeuvres au sommet d'un régime aux abois». La reconduction de Zerhouni dans le nouvel Exécutif procède, aux yeux des délégués de la Cicb, «d'une enième provocation et traduit nettement une haine viscérale certaine à l'encontre des citoyens pacifiques et jaloux de leur liberté et en quête de leurs droits». Ainsi «l'option du pouvoir quant au traitement par la répression et la manipulation est confortée», affirme-t-on encore dans ce document. «La Cicb ne sera jamais tentée par la guerre de clans au sommet», estime-t-on en considérant que «les différents appareils qui se disputent la rente ne sont que les deux faces de la même médaille». Les conclavistes n'ont pas omis, enfin, de dénoncer «les agissements de la Sonelgaz en mettant en garde les responsables de cette entreprise». En conclusion, les conclavistes appellent les citoyens à «demeurer vigilants et mobilisés jusqu'à la satisfaction des revendications de la plate-forme d'El-Kseur et la libération des détenus». De revers en revers, la coordination intercommunale de Béjaïa ne finit pas, ainsi, de manger son pain noir. Après la défection des citoyens constatée lors de la quasi-totalité des actions de rue, voilà qu'à présent elle fait face à une division menaçante. Devant la démobilisation citoyenne, les conclavistes ont sciemment évacué l'idée d'organisation des actions de rue en faveur des détenus, puisque celles-ci ne trouvent plus de répondant. On leur a préféré des actions de solidarité. Quant aux prochaines dates (anniversaire de la rédaction de la plate-forme d'El-Kseur, le 5 juillet), la Cicb se contentera de manifestations symboliques.