C´est une blonde femme d´affaires qui réclame six millliards de centimes à son...ancien chauffeur. Chahrazed C. est une pimpante fausse blonde tout de noir vêtue, à la manière des femmes d´affaires du Moyen-Orient. Elle crie à cor qu´elle détient deux chèques sans provision: le premier, d´une valeur de six milliards de centimes qui est ce dimanche, l´objet de francs et turbulents débats et le second de douze milliards de centimes. Hamlaoui, le jeune inculpé qui apprendra au tribunal qu´il possède un terrain aux crêtes de Hydra (d´une valeur de, excusez du peu, plus de trente milliards de centimes) affirme être le...non, nous hésitons à le rapporter, ou plutôt si: le...chauffeur de Chahrazed qui sera très tôt déstabilisée par l´inculpé, qui demandera à Sihem Bechiri, la présidente du pénal de Bir Mourad Raïs (cour d´Alger), la contrepartie de cet énorme chèque aux énormes milliards. Et la lourde locomotive de ce lourd train nommé lourde justice, de partir à cent à l´heure. Il y avait d´un côté Maître Boubakeur Far, le conseil de Hamlaoui et de l´autre Maître Boudiaf Mostefa, Hamdani Kamel et le turbulent Maître Mohcen Amara cet avocat qui soulèvera l´ire (justifiée de Bechiri). En effet, juste après la plaidoirie, Maître Amara qui avait à plaider au Ruisseau en appel, était parti sur la plante des pieds sans crier gare. Et ce qui fera marmonner Bechiri: «Maître Amara! Où est-il passé? Ah! il est parti. C´est dommage! Il aurait salué le tribunal, avant. Mais bon!» La juge se passera bien des «précisions» de l´avocat des Vergers cars elle avait ce duo d´enfer en face. Maître Boudiaf et Hamdani à gérer...Et en guise de gestion, il y a cette colère étendue de Maître Hamdani qui refusera de cautionner et la question de l´inculpé et sa reprise par la juge. Il le dira plus tard en guise de mise au point au tribunal: «Madame la présidente, nous avons un dossier où seules les preuves prédominent. Rien de plus. Notre cliente n´a pas, mais alors pas du tout, à justifier quoi que ce soit. Elle a en main un chèque de six milliards de centimes, c´est tout. La contrepartie, on passe outre. Le statut de victime veut que le tribunal soit le premier à y veiller» a articulé, le visage blême, l´avocat. Il faut dire ici que la victime avait répondu à la magistrate que l´honneur des gens avec qui elle négociait et travaillait ne lui permettait pas d´avancer une quelconque réponse. «Evidemment. Mais, il y a que l´inculpé demande à voir de près la contrepartie des six milliards de centimes» rectifie la juge qui va encore une fois avoir une autre réponse, incomplète mais une réponse qui «parle». «Madame la présidente». C´était mon chauffeur, il y a avait entre nous de la confiance. Et à chaque fois qu´il demandait une somme, j´étais là... -Oui, le tribunal veut bien vous suivre mais alors, il y a des zones d´ombre...-Madame la présidente, une fois, elle a viré dans mon compte une faramineuse somme juste de quoi «cacher» au fisc cette possession, affirme l´inculpé qui a été sommé par son conseil, Maître Far, de se taire jusqu´à la suite des débats. Naïma Amirat, la représentante d´un ministère public, a comme d´habitude, posé plusieurs questions qui nous rappellent la juge d´instruction qu´elle fut à El Harrach. Pour ne pas être en reste, Maître Boudiaf, tel un aigle tournoyant au-dessus de sa future proie, avait soulevé l´admiration de tous en se «réfugiant» sous le «chapiteau» Celui du statut de victime et comme pour crier: «Cours toujours inculpé, tu seras bien coincé, ce jour et pour toujours.» L´avocat ira même plus loin, tout comme ses deux confrères, Maître Amara et Maître Hemdani: «Nous nous attendions à cette résistance. Nous savions qu´on allait nous sortir cette histoire de chèque non rempli et non signé par l´inculpé. Nous y sommes! Or, nous détenons un chèque signé par l´inculpé qui a eu la lumineuse mais éphémère idée de changer de signature sur le procès-verbal du juge d´instruction. Et puis, le chèque n´est pas revenu pour signature non-conforme, mais pour insuffisance de provisions. Voilà la vérité». Pour contrecarrer le tout et tous les trois adversaires, Maître Far sortira de sa gibecière une autre plainte pour faux par devant le tribunal de Sidi M´hamed où le procureur avait lui-même décidé, après étude de dossier, de poursuivre madame Chahrazed. «Alors, pour la sérénité de la justice, attendons le procès du 7 octobre 2008 à Sidi M´hamed pour l´examen de ce dossier ici à Bir Mourad Raïs», a plaidé Maître Far qui retiendra les cinq ans de prison ferme et l´énorme amende requise par une Amirat, motivée ce dimanche, laquelle avait demandé essentiellement d´abord une information complémentaire autour de ce dossier, où l´étude graphologique de la signature, une signature que l´inculpé assure qu´elle avait été copiée et qu´à aucun moment, il n´avait signé ce chèque qu´il n´a d´ailleurs même pas rempli. Tout un programme dont nous attendrons le verdict avant de donner suite à ce suspense: Hamlaoui est-il innocent ou coupable?