«Ce n´est pas difficile d´être une vedette. Ce qui est difficile, c´est d´être un débutant.» Coluche, mort dans un accident de moto Il y a quelques mois, on avait évoqué la présentation du film de Nassim Amaouche, Adieu Gary à Cannes. Quelques jours avant la sortie de ce film, le comédien principal Yasmine Belmadi s´est tué dans un accident de scooter. Les télévisions françaises n´ont pas cru bon faire l´écho de cette disparition. Après tout, ce n´est pas un comédien connu et puis ça fait un beur en moins. En Algérie aussi, aucun canal d´information n´a daigné faire diffuser l´information de cette disparition subite et brutale. Après tout, c´est un Français...de nationalité. C´est le constat douloureux de l´indifférence générale pour un comédien algérien installé en France. Il n´est reconnu ni par la France, qui l´a accueilli, ni par l´Algérie, qui lui a donné race et racine. Et pourtant, Yasmine Belmadi aimait l´Algérie et l´exprimait haut et fort dans le film de Zemmouri, Beur blanc rouge. Même s´il a vécu à Aubervilliers jusqu´en l´an 2000, ville avec laquelle il avait gardé de nombreux liens, il a toujours gardé ce lien ombilical avec le pays de ses ancêtres...les Berbères! En France, il avait exprimé ses tendances vers la comédie et l´humour, mais c´est au cinéma qu´il éclate en 1997, où il interprète le rôle d´un jeune beur gay dans Les Corps ouverts de Sébastien Lifshitz, un rôle pas toujours facile pour un Maghrébin qui vivait à la cité. Mais pour lui, le cinéma était avant tout sa passion et son univers cardé. Il décide de jouer des rôles difficiles pour donner libre cours à sa passion. Les Amants criminels de François Ozon en 1998, puis dans Wild Side en 2004. Mais c´est en jouant le rôle d´un supporteur passionné dans Beur blanc rouge en 2004, relatant les événements lors du match amical France-Algérie en 2000, qu´il explose aux côtés des Algériens en tout cas. Il exprime plus qu´un Algérien de chez nous son amour pour l´Algérie et son équipe nationale. Une carrière qui commençait à s´entrevoir puisqu´en 2009, Yasmine Belmadi entre dans le panthéon des grands du cinéma à Cannes avec sa participation dans le film Adieu Gary de Nassim Amaouche. C´était la consécration pour un beur qui venait de la banlieue. Réussir dans le cinéma était devenu plus facile qu´avant. Jamel Debbouze et Saïd Taghmaoui ont visiblement ouvert la voie mais ne l´ont pas sécurisée. Mais un certain 18 juillet, le rêve s´arrête. Alors qu´il circule sur le boulevard Henri IV en scooter, vers 6h du matin, il se débarrasse d´une cigarette puis percute un lampadaire. Yasmine Belmadi décède comme dans un film noir et blanc sous les projecteurs de la nuit, une «nuit américaine» qui s´est transformée en vie de l´au-delà française et où l´on pouvait rejoindre la vie éternelle et rencontrer réellement, pas dans la fiction, Gary Copper en visuel. Repose en paix Yasmine, tu es notre héros éternel! [email protected]