Après les frappes américaines contre l'Afghanistan, des réactions ont fusé à travers le monde entier. Les taliban ont qualifié d'«actes terroristes» les bombardements effectués, hier, soir par les Américains. Ils ont réaffirmé qu'ils ne livreraient pas aux Etats-Unis Oussama Ben Laden. Selon l'ambassadeur du régime des taliban au Pakistan, «l'Amérique sera responsable de la mort de pauvres gens. Nous condamnons fermement cette attaque contre un pays indépendant. Nous combattrons jusqu'à notre dernier souffle.» L'ambassadeur poursuit: «Nous avons fait plusieurs tentatives pour régler le problème, mais les Etats-Unis ont poursuivi une politique d'arrogance et d'usage de la force militaire.» De Téhéran, le représentant de l'opposition afghane, Mohammad Khairkhan a affirmé que les frappes américaines pouvaient être d'«une grande aide» au peuple afghan, si «elles détruisaient les centres terroristes». Pour sa part, l'ancien roi afghan vivant à Rome, Mohamed Zaher Shah, s'est dit «bouleversé et triste» en réaction aux frappes américaines. Le Pakistan, pays limitrophe de l'Afghanistan, a regretté que les efforts diplomatiques n'aient pu permettre de convaincre les dirigeants taliban de «répondre aux demandes internationales» et espère aussi une «fin rapide des opérations en Afghanistan». L'Inde, pour sa part, soutient l'action des Etats-Unis contre «les auteurs des attentats du 11 septembre». Le porte-parole des Affaires étrangères indiennes a indiqué que son pays «a exprimé dés le départ sa forte solidarité et son soutien aux actions envisagées par les Etats-Unis.» Le président turc, M.Ahmet Necdet Sezer a souhaité que «les gens innocents soient épargnés» dans l'opération militaire. «Nous souhaitons que les Etats-Unis agissent avec bon sens» tout en souhaitant «la réussite» de cette opération. Le président français Jacques Chirac, qui s'est adressé en direct à la télévision, a annoncé que «les forces» françaises «participeront» aux opérations militaires menées par les Etats-Unis. «Face au terrorisme, a t-il ajouté, toutes les démocraties sont menacées». Chirac a déclaré notamment qu'il ne fallait jamais «céder au chantage et à la peur». Alors que le ministre français de la Défense, Alain Richard, a déclaré que les Français ne sont «pas actifs pour l'instant» dans les frappes américaines et qu'il s'agit d'une «action purement américaine». Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien, a déclaré que l'Italie est «aux côtés» des Etats-Unis dans cette opération militaire. De Berlin, le chancelier allemand Gerhard Schroeder a apporté un soutien «sans restriction» aux Américains.