Un ancien porte-parole des talibans en Afghanistan, Rahmatullah Hashemi, est maintenant étudiant à la prestigieuse université américaine de Yale où il a notamment pris des cours sur le terrorisme, a rapporté, hier, dimanche, le New York Times Magazine. L'ex-porte-parole et «ambassadeur itinérant» des taliban, qui a passé du temps auprès du chef d'Al-Qaîda Oussama ben Laden, améliore aussi son anglais à travers un programme d'étude de la langue libre, qui n'est pas sanctionné par un diplôme. Hashemi, 27 ans, explique au magazine qu'il a commencé à avoir de sérieux doutes sur les codes moraux des taliban dès 1998, lorsque des femmes étaient battues à l'aide de fouets en cuir et que des exécutions étaient organisées dans le stade de football de Kaboul. Après les attentats du 11 septembre 2001, craignant une campagne de bombardements américains, il fuit l'Afghanistan vers le Pakistan voisin. Un ancien ministre taliban le persuade cependant de revenir à Kaboul début 2004 pour se blanchir auprès des Américains, malgré sa crainte de se voir envoyé à la prison de Guantanamo, à Cuba. Après plusieurs entretiens avec deux Américains, dont une femme, ces derniers disent à Hashemi : «Tu peux partir.» Un ami américain lui suggère alors de se porter candidat à l'entrée à l'université de Yale. Il obtient ainsi un visa d'étudiant auprès de l'ambassade américaine à Islamabad, avant de s'envoler pour les Etats-Unis. «D'une certaine manière, je suis la personne la plus chanceuse au monde», souligne Hashemi, cité par le magazine. «J'aurais pu finir à Guantanamo. A la place, j'ai fini à Yale.»