«La différence entre littérature et journalisme, c´est que le journalisme est illisible et que la littérature n´est pas lue.» Oscar Wilde Extrait de Le critique en tant qu´artiste Si le football algérien reprend sa véritable place sur le terrain, dans les coulisses des télévisions il est train de passer un sale quart d´heure américain. En effet, tous les consultants algériens travaillant pour les chaînes étrangères et essentiellement arabes, sont en train de vivre des moments difficiles au moment où le Onze national revient sur le devant de la scène internationale de façon époustouflante. Rabah Madjer, consultant sur Al Jazeera Sport, a rompu son contrat, alors que la chaîne qatarie vient de recruter un commentateur algérien de taille: Hafid Derradji. Ce dernier n´est pas aussi à l´aise qu´il était à l´Entv. Même chose pour Mahiedine Khalef, qui officie sur ART, qui fait face aux pressions des Egyptiens, très présents sur la chaîne de télévision privée saoudienne. Si les analystes sportifs algériens sont très efficaces dans l´analyse des matchs européens; ils sont parfois très critiques envers les clubs ou l´équipe nationale. C´est le cas, notamment de Mahmoud Gendouz, souvent sollicité par l´autre chaîne saoudienne MBC. Les Algériens ont opté pour ces chaînes arabes afin de s´émanciper et surtout fuir la médiocrité des plateaux de l´Unique. Et le premier à s´installer sur une chaîne arabe était Lakhdar Berriche sur MBC, suivi quelques années plus tard par Yazid Mouaki. L´avantage des Algériens, par rapport à leurs homologues des pays arabes comme l´Egypte, l´Arabie Saoudite ou encore le Liban, est la bonne diction et prononciation des noms des joueurs européens en arabe. Cette double culture franco-arabe a beaucoup joué en leur faveur. Suite à la situation sécuritaire en Algérie dans les années 90, les analystes algériens n´ont pas voulu négocier leurs contrats, car leur seule condition était d´être acceptés sur une chaîne internationale à n´importe quel prix. Mais avec le temps, l´expérience et surtout la bonne réputation acquises à travers leurs différentes analyses, les Algériens ont compris qu´il fallait revoir leurs salaires. C´est pour cette raison essentielle que Lakhdar Berriche, précurseur du service des sports sur MBC, décide de voler de ses propres ailes et de créer avec ses collègues arabes Aymen Djada et Youcef Saïf, la chaîne Al Jazeera Sport. Berriche fait appel alors à Madjer qui venait de quitter son poste d´entraîneur de l´EN pour le rejoindre sur la chaîne qatarie. Madjer, qui est francophone, avait réussi à convaincre les propriétaires de la chaîne grâce à sa fameuse talonnade. Après 6 ans passés, sur Al Jazeera Sport, Madjer, fort du succès de l´EN, renégocie son contrat. Ce que la chaîne a refusé. Mais Madjer qui a bien su gérer sa carrière footballistique, saura gérer sa carrière d´analyste professionnel. Il est clair qu´avec la montée en puissance de l´EN, la cote des analystes algériens devrait prendre son envol. Mais si les Algériens ont une bonne connaissance du football mondial, il demeure que leur seule faiblesse est le manque de réseau et de lobbying. De plus, contrairement aux Egyptiens, Marocains et Libanais, certains professionnels algériens ne sont pas solidaires et se jalousent. Parfois ils remuent ciel et terre pour empêcher des compatriotes de les rejoindre sur des grandes chaînes satellitaires..... sans commentaires. [email protected]