L´avocat du jeune "Don Juan" de Bordj El Kiffan avait mis en avant la tenue vestimentaire de la victime de... Le jeune voisin reçoit une raclée pour incitation à la débauche...L´inculpé d´incitation de mineure à la débauche avait perdu de sa superbe devant la terrifiante Bouziani, la présidente de la section pénal d´El Harrach (cour d´Alger) lorsque Ali Marich-Mohamed, le procureur avait demandé la lourde peine ferme de quatre ans! Et cette peine avait été demandée après que le jeune Braïdji, 21 ans eut voulu prendre «l´air» en compagnie de la camarade de collège de sa jeune soeur et ce par la forme, selon la victime flanquée de son papa, vu ses seize ans et quatre mois qui font d´elle une mineure à protéger. «Il m´a abordée et sommée de l´accompagner dans la voiture», dit-elle sous sa bobine de Sainte-Nitouche. Impeccablement vêtue d´un blouson qui s´arrête aux hanches de guêpe et d´un jean serré, serré, serré. La présidente, soucieuse, alors que le minimum pour l´ado aurait été qu´elle se présenta mieux recouverte et avec moins de maquillage sur son visage de poupée de cire. L´inculpé était sûr de lui: «Nous nous connaissons depuis deux ans et nous...» Maître Benouadah Lamouri, lui dansait sur un pied, attendant de plaider. «C´est ça, vous voilà parti pour un autre délit plus grave, car sortir avec une mineure de moins de seize ans est durement puni par la loi», commente Bouziani, cette excellente juge du pénal qui sauve les meubles à El Harrach, soigné par le départ pour une raison ou pour une autre des magistrats genre Rahali-Chrief-Bourezg...Donc, après «l´enlèvement» de la collégienne par le voisin «Don Juan», les passants avaient remarqué un manège. Ils avaient remarqué que l´ado était dans la voiture. Ils s´y dirigèrent, ouvrirent la portière et...une raclée au jeune dont les rêves d´une virée sur les rochers de Bordj El Kiffan s´étaient envolés. Une peine allait s´abattre sur le pauvre amoureux qui allait encore connaître la détention préventive avant sa comparution, ce dimanche, à la barre. De fil en aiguille, Radja, qui a déjà à son actif plus d´un millier de dossiers sur la débauche, va poser dix questions à la victime avec entre autres celles-ci: «Le tribunal vous croit lorsque vous affirmez être montée dans le véhicule sous la menace "verbale", pourquoi n´avoir pas crié?» Encore celle-là: «Il y a au moins deux barrages de police dans cette localité. Vous ne pouviez pas faire quelque chose pour alerter les policiers?». La victime va se confiner dans un silence que même le papa, présent à l´audience, ne peut décrypter. Il est vrai que son statut de victime la préserve de questions embarrassantes. Mais......, avisée, continue son petit bonhomme de chemin pour aller peut-être vers le consentement mutuel sauf que la fille est mineure. Entre-temps, Marich, le procureur sent que quelque chose ne tourne pas rond entre l´inculpé et lui à chaque fois que leurs regards froids se rencontrent et ce sera finalement le parquetier qui va crier à la provocation, donc l´outrage, au moment des demandes adressées à la vigilante présidente laquelle donne l´impression nette de se fâcher, sans trop aller vers l´ire. «Alors, inculpé, de l´incitation à la débauche, nous allons foncer vers l´outrage au représentant du ministère public et par ricochet au tribunal» menace la présidente nullement démontée par cette audience qui verra l´avocat gesticuler, crier sa douleur devant tant d´évidence. «Madame la présidente, vous vous étiez rendu compte que la victime ou pseudo-victime n´a pas réagi à son soi-disant enlèvement, c´est sa copine cela faisait deux années, soit plus de sept cents jours qu´ils se voient à l´occasion», s´est écrié le conseil qui va même éviter une léger incident avec la juge qui n´a pas voulu que l´on égratigne la petite collégienne mineure, protégée par la loi. «Madame, il y a de la provocation dans l´air», reprend l´avocat et la juge de rétorquer: «Maître, c´est une mineure!» L´avocat hoche la tête, mais la juge veut remettre le train sur les rails: «Maître, nous sommes devant un dossier où il y a un adulte de vingt et un ans et jeune gamine de seize ans et quatre mois. Restons donc sur les faits, c´est dans l´intérêt de notre client», prévient Bouziani qui va devoir encore supporter les pénibles demandes du papa tuteur: «Premièrement, qu´il s´éloigne de ma fille. Deuxièmement qu´il ne s´approche plus du domicile.» Le tribunal à compris. «Combien voulez-vous à titre de dommages et intérêts?» coupe le juge qui verra le tuteur lever les bras au ciel: «C´est à Allah que mes demandes vont, je ne demande rien sur terre», avait hurlé le papa que l´avocat avait piqué au passage durant la plaidoirie. «Bien, préservation des droits de la victime», marmonne Bouziani qui avait souffert lorsque l´inculpé allait prononcer le dernier mot où pas une seule excuse n´a filtré, il avait même l´impression d´avoir été privé d´une belle aventure sur les rochers de Bordj El Kiffan, n´était cette intrusion des amis du papa venus éviter le pire à cette mineure dont les habits nous poussent encore une fois à tourner le regard vers la provoc. Il faut dire que durant les débats, la présidente avait suggéré à l´inculpé d´aller demander sa main et sortir par la grande porte vers les rochers...La mise en examen du dossier verra l´avocat hausser les épaules...En fin d´audience, le jeune se trouve dans les geôles, la tête entre les genoux, attendant encore une semaine pour connaître son sort. Son avocat, Maître Lamouri lui, est optimiste, car Radja Bouziani ne suivra probablement pas les demandes de Ali Marich Mohammed, le procureur, qui n´avait en somme que suivi la loi qui a prévu la peine à infliger.