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Fils du peuple
Publié dans L'Expression le 30 - 04 - 2011

Pour mieux enfoncer son adversaire, la victime avait assuré qu´elle avait été traitée de «fils du peuple». Hélas, elle n´avait présenté à la barre aucun témoin...
Ramdane Badawi est un excellent fonctionnaire de l´APC, un bon père de famille, un adulte conscient (dixit Rabéa Benamarane, la juge) qui a eu le malheur d´avoir un voisin qui lui doit une somme redoutable.
Et à chaque fois qu´il réclame son dû, il a des histoires avec un membre de la famille, lourde de créances. Le premier procès en date s´est tenu mardi à la cour d´Alger face au doux mais ferme trio de belles et ravissantes magistrates: Samia Bouachioune (en superforme), Rabéa Benamrane (toujours égale à elle-même) et Zineb Charchar qui continue d´évoluer en blonde, plutôt compétente qu´évanouie.
La chambre correctionnelle a ceci de particulier: une à une, les trois juges se passent les dossiers au préalable minutieusement lus, relus, décortiqués, surtout celui de ce mardi où nous notons outre les insultes et les menaces, les coups et blessures volontaires appuyés d´un certificat médical de cinq jours.
Selma Bedri, la juge de la première instance d´El Harrach avait estimé que devant l´absence de témoins, point d´insultes, ni de menaces, ni de coups et blessures volontaires. Pourtant, le récit, l´émouvant récit de la victime, un jeune de vingt-six ans dont le frère aîné doit une grosse somme d´argent au prévenu, on parle de 380 millions de centimes, avait frappé l´imagination des présents, mais pas celle de Bedri dont les attendus précis ont édifié ce mardi le trio de magistrates chargées de l´appel. Et le récit était celui-ci: «J´ai était sauvagement agressé devant chez moi. J´ai été évacué en urgence par les nombreux voisins au moment où Ramdane m´a traité de fils du peuple´´. Cela m´a fait encore plus mal. J´avais malgré les blessures, encore plus mal d´avoir entendu cette énorme et dégradante insulte.»
Manque de pot: tout comme face à Selma Bedri, il aura la même question de la part de Rabéa Benamrane la présidente: «Aviez-vous des témoins à El Harrach pour étayer vos dires? Car ce ne sont que les déclarations!», avait-elle articulé. La victime répond par la négative sans aucune explication. Et le trio de magistrates de voir germer de fraîches questions du genre:
-Et aujourd´hui, avez-vous des témoins qui avaient entendu l´insulte? Puisque vous venez de redire que vous aviez été évacué d´urgence par les voisins accourus à votre secours, alors?»
Un lourd et long silence pèse dans l´atmosphère d´une salle pleine à craquer et où une soixantaine d´avocats suivaient religieusement les débats fort utiles pour tous. Et là, la présidente, probablement après avoir eu une info soufflée plus que discrètement par cette «as» du pénal, Samia Bouachioune, de balancer: «La cour ne croit pas du tout que ce prévenu adulte, conscient, père de quatre enfants puisse vous traiter de la sorte. Il y a une logique, ou bien il vous a traité de «fils du peuple» et comme il a des enfants, il faudra qu´il ait peur de l´avenir de leur avenir et de toute sa descendance». Cette réplique avait plu. Elle avait surtout plu à l´avocat de Badawi, Maître Abdelkrim Bouderbal, venu très tôt à la cour avec la ferme intention d´arracher la relaxe définitive, de tirer la couverture du côté de la vérité et surtout de tout entreprendre pour que cette famille reste à sa place et cesse les histoires de poursuites de toutes pièces. D´ailleurs, Maître Bouderbal allait étaler son savoir-faire en matière de défenseur heureux de son métier que le serment couvre en doré-uni, lorsque la présidente l´avait prié de lui remettre une copie du certificat d´appel du parquet, une pièce utile qui allait permettre à Mohammed Farek, le procureur général de traîner par le cervelet, les chevilles et les ongles Badawi, le prévenu. Hélas! Le certificat avait signalé «rouge» et donc le représentant du ministère public n´allait pas titiller l´amour-propre du prévenu, cela écrit, l´avocat avait vainement cherché le document réclamé «gentiment» par Benamrane, sans que l´avocat... Pour la tête que faisait Farek, le procureur général, déjà ébranlé par le K-O.de l´entente face à l´Usmh, on ne vous dit pas...Farek qui adore défendre la société!
Malgré cela, le parquetier, toujours inflexible a effectué des sorties dont il possède le secret. Il demande à intervenir autour de questions de droit en lançant des regards furtifs en direction de la gracieuse et disponible Karima Falioune, la greffière de l´audience, comme pour lui signifier sur un ton d´un membre actif du ministère public dont est fier Belkacem Zermati, le patron en titre du parquet général: «Attention, p´tite Karima! Prends acte de tout ce que je vais déclarer!» Et lorsqu´arrivera le moment pour Maître Bouderbal de plaider le dossier, un silence de mosquée un vendredi-midi cinquante-cinq, s´instaure. Et l´avocat de prendre le taureau par les cornes et d´aborder de suite les antécédents et les malentendus qui divisent les deux familles voisines de Bordj El Kiffan (Alger). «Mme la présidente, le Monde arabe est en démocratie. On tire sur les foules. L´Otan s´en est mêlé. Que cherche cette victime? Que l´Otan bombarde Bordj El Kiffan? Non, vous n´avez été ni insulté, ni injurié, ni battu! Non, ce n´est pas vrai. Vous ne pouvez pas pousser la justice à vous suivre pour une seule raison: vous n´avez pas un seul témoin dans cette affaire, car vous êtes derrière la relaxe de mon client. Oui, vous en êtes responsable et merci, car c´est vous qui aviez fait deux déclarations contradictoires devant la police judiciaire et que vous aviez été agressé, évacué par des voisins (donc de potentiels témoins) qui n´ont pas entendu Badawi vous traiter de «fils du peuple», s´est écrié l´avocat brun qui a prié le trio de juges de confirmer le jugement d´El Harrach: «Ce ne sera que justice», a conclu le défenseur qui prendra acte de la mise en examen sous le huitaine du verdict, tout en ayant en tête un an ferme requis par le procureur général qui a donné l´impression de ne pas trop croire en ses propres demandes. Farek aura eu un pressentiment, car la relaxe a été signifiée et Maître Bouderbal de bomber le torse et la moustache.


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