L'association Daouia qui plonge ses racines à El-Oued (Sud algérien) et dont le siège se trouve à Alger n'est pas comme les autres. Le paysage étant ce qu'il est en Algérie, on ne peut s'empêcher de rechercher des arrière-pensées politiques aux associations caritatives qui évoluent çà et là. Pourtant, il en est une qui se distingue nettement. L'association Daouia qui plonge ses racines à El-Oued (Sud algérien) et dont le siège se trouve à Alger n'est pas comme les autres. Pendant que d'autres affectionnent la communication, voire le tapage médiatique, cette association, qui existe depuis une vingtaine d'années oeuvre dans la discrétion absolue. Son seul but est de soulager autant que faire se peut des souffrances humaines. Dans l'esprit des bonnes actions ancestrales, mais surtout à la mémoire d'une grande Dame qui a passé sa vie à faire du bien autour d'elle. Cette dame dont l'association porte le prénom est la mère du célèbre milliardaire algérien Djillali Mehri. C'est pour lui rendre hommage que ce dernier a créé cette association de bienfaisance. L'amour que voue Djillali Mehri à sa défunte mère est sans limites. D'ailleurs, il en a hérité tous les traits de caractère qui faisaient d'elle une femme hors du commun. Grande sagesse où le bon sens et la rectitude le disputent à une générosité sans bornes. Des traits que l'on retrouve dans tout le parcours de l'homme d'affaires. Djillali Mehri est de nature peu bavard. Encore moins lorsqu'il s'agit de sa vie privée. Pourtant, nous avons réussi lors d'une rencontre dans sa somptueuse résidence Daouia (toujours en hommage à sa mère) à El-Oued à lui «arracher» cette partie de son intimité. «Ma mère Daouia, que Dieu ait pitié de son âme, était connue dans toute la région pour sa générosité et ses actions en direction des plus démunis. Elle était douée en plus d'une grande sagesse au point que les recommandations qu'elle me faisait de son vivant se sont avérées plus tard prémonitoires», commence par nous confier M.Mehri. Venant d'Adrar où elle vivait depuis une trentaine d'années, la famille Mehri s'est installée à El-Oued dans les années 50. Le père occupait, certes, son indiscutable place de chef de famille, mais un ascendant très fort était exercé par la mère. Elle avait l'analyse juste, les mots qu'il faut pour soulager les peines et la main tendue pour venir en aide. Sa vie forçait le respect. Dans son sillage, le cadet de ses enfants élevés dans l'altruisme, Djillali s'est vite distingué comme le plus à même de perpétuer l'oeuvre de la maman. Avant même la création de l'association Daouia, Mehri décide de construire l'actuelle résidence du même nom sur les terres familiales «où le gîte et le couvert sont assurés à tous les enfants de Dieu». Ensuite, il eut l'idée de monter une société de transport de voyageurs pour financer ses oeuvres de charité. Un financement qui vient en complément des versements qu'effectue Mehri de ses fonds propres. L'association Daouia a pour objectif d'aider les nécessiteux et les malades. Ces derniers sont pris en charge totalement surtout lorsqu'il s'agit de thérapie lourde qui nécessite des évacuations vers des hôpitaux spécialisés tant en Algérie qu'à l'étranger. La presse a eu vent quelquefois de cas de malades, des enfants notamment, pris en charge par cette association. Elle a également rapporté les dons de scanner et d'ambulances à des hôpitaux algériens. A la question de savoir si ses proches ne trouvent pas ses actions caritatives excessives, Djillali Mehri a cette réponse: «Je peux les écouter sur tous les sujets sauf sur celui-ci», avant d'ajouter: «Je suis convaincu que la générosité est source de richesses». Et ce n'est pas la prospérité qui lui colle à la peau qui viendrait le contredire. Dire que toute cette histoire magique commence comme un conte de fées «il était une fois une mère...» L'association Daouia est une preuve d'amour d'un fils pour sa mère. Même après sa mort, cette femme réussit à soulager des souffrances humaines. Bel exemple de reconnaissance filiale qui gagne à être mis en exergue par les temps qui courent.