«Je ne suis pas un Beur, mais un Algérien qui vit en France» Merzalk Allouache dans Jeune Afrique Après le succès mitigé de son dernier long métrage de cinéma Harragas, Merzak Allouache revient à la télévision avec un téléfilm de commande pour France 3 intitulé Tata Bakhta. Comme d´habitude, c´est Merzak Allouache qui écrit le scénario en compagnie, cette fois, de sa femme Bahia Allouache. Cette fiction destinée à un public multiculturel, raconte l´histoire de Tata Bakhta, d´origine algérienne, qui débarque d´Oran chez ses neveux résidants dans une petite ville de province. Elle est venue surtout s´assurer que son frère a bien été enterré selon le rituel musulman. Le film de 90mn est un ensemble de quiproquos et de situations loufoques qui sont au menu de cette comédie sur le choc des cultures, des traditions et des différences. Un style que savoure bien le réalisateur de Omar Gatlato, puisque la majorité des films qu´il a réalisés en France s´inscrivent dans cette logique de choc culturel: Chouchou, Salut Cousin, Un amour à Paris et surtout Beb El Web. En best star de cette comédie, Allouache a préféré Farida Ouchani, à Byouna. Farida Ouchani a un CV très étoffé dans le cinéma, la télévision et le théâtre. Elle a joué récemment pour France 3 dans le film de David Delrieux Garcon Manqué, mais aussi dans le dernier film de Kad Merad l´Italien et sera la vedette dans le prochain d´Eric et Ramzy, Hallal Police d´Etat. Un film policier loufoque qui se situe dans le quartier maghrébin de Barbès et qui met en vedette la femme d´un diplomate algérien (?). Ainsi, après le succès audiovisuel de Samia, Aïcha, c´est au tour de Tata Bakhta de perpétuer cette notion multiculturelle maghrébine et de consolider ce genre de créations audiovisuelles destinées à une cible de téléspectateurs maghrébins et musulmans. Il faut dire que les chiffres des audiences de Aïcha, produit par Amina Benguigui, ont encouragé ce genre de productions. Produit par Mima production, nouvelle filiale du groupe de Telfrance, dirigé par Michelle Podroznik, qui a produit des succès tels que Garonne, Tramontane, P.J., Les Cordier, juge et flic, Nom de code DP ou encore Retrouver Sara. Au sein de cette nouvelle filiale, Michelle Podroznik, accompagnée de Sébastien Combelles et en collaboration avec Joëlle Calvignac, développe de nouveaux formats et modes de production comme elle l´a fait avec P.J. en 1997 et Plus belle la vie en 2004 avec Hubert Besson. Parler des Maghrébins, c´est bien! Mais aborder les vrais sujets, c´est mieux, car impossible d´aborder aujourd´hui, les véritables sujets qui fâchent les Beurs: la xénophobie, le racisme, le voile, ou encore le terroriste islamiste. A ce jour, aucune production française n´a cru bon faire un film ou un téléfilm sur les événements de la banlieue qui ont secoué la France. Les productions préfèrent placer la culture maghrébine et leur caméra dans des sujets exotiques, dans la comédie mosaïque et folklorique. [email protected]