Le réalisateur de Chouchou revient au cinéma avec son nouveau projet, Harragas qu'il tourne actuellement en Algérie. Le rélisateur Merzak Allouache, tourne actuellement en Algérie son prochain film Harragas. L'auteur de Bab El Oued City et Bab El Web, se trouve actuellement à Mosta-ganem, Algérie, avant de partir pour Sète et Frontignan afin d'entamer la deuxième partie du tournage de son film dans le Languedoc-Roussillon. Un long métrage à portée sociale et politique, qui devrait entrer dans la lignée de ses premiers films, à l'image de son Bab El-Oued City, présenté à Un Certain Regard, à Cannes en 1994. Le film est produit par Libris Films, avec le soutien du CNC, de Canal+, de France 2 et du Conseil régional du Languedoc-Rousillon. L'histoire, comme il nous l'a racontée cette année à Béjaïa, suit les aventures de clandestins qui traversent la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Un sujet aussi délicat que brûlant qui commence à intéresser ainsi les cinéastes, après la presse et les écrivains. Il y a bien eu cette année, effectivement, la projection au CCF d'Alger du documentaire de 42 minutes, intitulé Le Piège. Coréalisée par Kays Djillali et Djamel Benramdan, cette oeuvre est d'abord un travail de commande faite par une ONG italienne, le Cisp (Comité international pour le développement des peuples). La nuit sur la figure est ce beau livre qui a rassemblé les portraits de migrants. Cette oeuvre a été réalisée par le photographe algérien Djilali Kays et préfacée par Yasmina Khadra, un livre qui a récolté les témoignages de ces immigrants africains afin de connaître et sonder ce rêve qui les enflamme et qu'ils paient de leur vie. Le film Harragas de Merzak Allouache est, en fait, à mettre aux côtés d'un autre film, Welcome, qui sort en mars prochain. Il n'est pas étonnant de voir Merzak Allouache s'attaquer à un tel sujet. Le réalisateur, né en Algérie, a souvent pris son pays d'origine et les difficultés qu'il connaît, comme sujet de ses films. Apres la trilogie «babelouédienne» (Bab El Oued City, Bab el web etc.), voilà que Merzak Allouache s'attaque à un sujet encore plus grave pour sonder encore une fois la société algérienne et son fond populaire caché. Le film réunira des comédiens reconnus en Algérie, encore inconnus de l'autre côté de la Méditerranée. On ne sait pas encore si le ton sera plutôt comique, ou dramatique, comme dans L'Autre Monde. «Notre histoire raconte l'odyssée d'un groupe de jeunes Algériens qui traversent clandestinement la Méditerranée», précise le site officiel du film. En Algérie où le désespoir et la pauvreté font rage, des centaines de personnes sont prêtes à tout pour changer de vie, passer la frontière, partir à tout prix. Partir, cela s'appelle «brûler». On brûle tout: ses papiers, les frontières, sa vie. Ces enfants livrés à eux-mêmes, ce sont des «brûleurs», plus communément appelés des «harraga» peut-on lire. Né le 6 octobre 1944 à Alger, Merzak Allouache est un rélisateur qui a toujours été controvesré et critiqué pour les propos de ses films. Il compte à son actif plusieurs produits, en tant que rélisateur ou comme producteur. Il suit en 1964 des études cinématographiques dans la section réalisation de l'Institut national du cinéma d'Alger, où il réalise Croisement, son film-diplôme. Après Le Voleur, son premier court métrage, il complète sa formation par des stages à l'Idhec en 1967 et à l'Ortf en 1968. Il travaille également comme assistant sur quelques films. Merzak Allouache réalise des documentaires, des émissions humoristiques pour la Télévision algérienne et plusieurs longs métrages de fiction dont le mythique Omar Gatlato présenté à la Semaine de la critique en 1977, Bab El-Oued City présenté dans la section Un Certain Regard en 1994 ou encore la comédie hilarante Salut cousin! sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs en 1996. Après un documentaire pour Arte (Vie et mort des journalistes algériens) et plusieurs téléfilms, le réalisateur revient au cinéma en 2001 avec L'Autre monde. L'année suivante, il pousse son ami Gad Elmaleh, rencontré sept ans plus tôt sur le tournage de Salut cousin!, à transposer sur grand écran l'un des personnages de son one-man-show, le travesti romantique Chouchou, dans une comédie dont il assure la mise en scène. Fidèle à ce registre, Merzak Allouache renoue avec ses racines pour diriger en 2004 le trio Faudel, Samy Naceri et Julie Gayet dans Bab El web, un film léger avec en toile de fond les rencontres via internet en Algérie. Sa dernière oeuvre, Tamanrasset, a été tournée pour le compte de la télévision...au Maroc.