Rien ne va plus dans les deux entreprises implantées à Draâ Ben-Khedda. En effet, les deux filiales de la Société de gestion et de participation (SGP), Texmaco sont en cessation d'activité depuis 45 jours et ce, en raison d'une rupture totale en approvisionnement en matière première après le blocage décidé par la BNA des lignes de crédit des deux unités. Désormais, les ateliers et les chaînes de production sont désertés par les travailleurs, qui n'ont pas perçu leur salaire depuis trois mois. Le mouvement de protestation entamé au début de cette semaine prend de l'ampleur et les collectifs du personnel des deux entreprises, affiliés à l'Ugta, montent au créneau pour dénoncer ce qu'ils appellent «un plan machiavélique pour la liquidation des deux unités et, par ricochet, la destruction du menu tissu économique de la Kabylie». A ce titre, les travailleurs et les syndicalistes s'interrogent: «Pourquoi les 18 autres entreprises implantées ailleurs sont-elles régulièrement approvisionnées en matière première et leurs travailleurs automatiquement payés?» Surendettées, Cotitex et la CTO vivent actuellement sous la menace des services des impôts, de la Cnas et du transport du personnel. Et comme un malheur ne vient jamais seul, Sonelgaz vient de procéder à la coupure du gaz et de l'électricité. Hier, deux rassemblements de syndicalistes avaient été observés devant les directions respectives des deux filiales. Ces deux rassemblements entrent dans le cadre d'une série d'actions décidées pour la normalisation de la situation générale du complexe. Les revendications brandies par les syndicalistes se résument au «déblocage de l'ensemble des arriérés de salaires, la mise en place de moyens susceptibles de garantir une meilleure relance pour le bon fonctionnement du complexe et le déblocage de la ligne de crédit pour les approvisionnements en matière première et autres accessoires pour le fonctionnement effectif du complexe». Ce matin le conseil syndical se réunira pour entrevoir d'autres actions auxquelles seront associés les travailleurs. En attendant, les collectifs du personnel de Cotitex et de la CTO interpellent les autorités locales ainsi que la fédération du textile et du cuir pour une intervention urgente et efficace pour sauver ce grand pôle industriel de la région.