La Cotonnière de Tizi Ouzou (CTO, ex- Cotitex), employant 1024 travailleurs, est à l'arrêt depuis le 2 décembre. Un chômage technique qui durera, malheureusement, jusqu'au 31 mars 2007. L'entreprise risque de fermer définitivement. Ses stocks en matières premières, importées de l'Espagne, et en produits finis, sont épuisés. Ses responsables n'ont pas réussi à décrocher une ligne de crédit pour financer l'achat de la matière première. La section syndicale de la cotonnière, endosse « le blocage » aux pouvoirs publics. L'union locale de l' UGTA, de Draâ Ben Khedda, accuse ouvertement la tutelle sur « l'approvisionnement catastrophique et au compte-gouttes » de la société en coton et polyester. Il s'agit, pour la section syndicale, d'une « stratégie de mise à genoux » du complexe. Pourtant les syndicalistes ont tiré la sonnette d'alarme à maintes reprises. Pour faire entendre leurs doléances, ils ont bloqué, le 18 septembre dernier, la route nationale n°12, pour réclamer le paiement de deux mois d'arriérés de salaires et l'approvisionnement de leur entreprise en matières premières pour faire fonctionner l'usine. Outre les difficultés de faire face à la concurrence du marché des produits syriens, turques et chinois, l'entreprise est boudée par les banques. Ces dernières refusent l'octroi de crédit d'exploitation pour la CTO, ce qui explique, selon le secrétaire général de la section syndicale, M. Lounès, la paralysie de l'usine. « Notre société vit avec des prêts en matières premières d'autres filiales du groupe, de la CT Batna et CT Akbou, etc. Les 30 autres filiales à l'échelle nationale souffrent, elles aussi, de cette pénurie. La SGP-IM, nous a promis un approvisionnement de deux mois. On n'a rien reçu », déplore notre interlocuteur. D'après notre vis-à-vis, les 255, 366 millions de dinars de dettes de la CTO, arrêtées au 31 novembre 2006, sont la raison principale du refus des banques. Les pouvoirs publics ne veulent plus aider les entreprises déficitaires pour remonter la pente. « Même la Sonelgaz menace de nous couper le courant électrique pour le non-paiement d'une importante facture d'électricité. La situation est vraiment grave », ajoutera M. Lounès, dépité. Le partenaire social a donné son aval, en juin dernier, pour un nouveau plan social qui prévoit 200 départs à la retraite dans de meilleures conditions. Cinq mois sont écoulés, mais rien n'a été fait dans ce sens. L'autre cause de ce marasme est le non-recouvrement des créances qui s'élèvent à 1, 049 milliard de dinars. Des sources proches de la SGP-IM, selon notre interlocuteur, parlent d'un éventuel assainissement financier de la société par le gouvernement. Pendant ce temps et à l'approche de l'Aïd el Adha, les 1024 travailleurs de la CTO doivent se contenter d'un salaire minimum de 6000 DA.