C´est toute la société, toute l´humanité qui «trinque» quand la femme est victime de violence. Ce n´est pas une journée qu´il faut pour le dire mais l´éternité. Sauf à vouloir faire de la politique! Nous n´avions pas le droit de rater ce sujet. Aujourd´hui, 25 novembre, c´est la Journée internationale pour l´élimination de la violence à l´égard des femmes. Ainsi en a décidé l´Assemblée générale des Nations unies le 17 décembre 1999. Six années auparavant, la même assemblée avait adopté la Déclaration sur cette élimination de la violence. Mais s´en tenir à cette seule considération ne serait que pur acte politique. Or, et au-delà de cette utilisation, la violence qu´elle soit dirigée contre les femmes, les enfants ou les personnes âgées, est humainement inacceptable. Alors, prenons simplement prétexte de cette journée pour aborder un fléau dont la dimension et les répercussions dépassent, et de loin, un simple «arrêt sur image». Il est vrai que du sort de la femme dépend l´avenir même de l´humanité. Avec ce terrible paradoxe qu´elle ne subit que ce qu´elle aura elle-même «semé». Explications. Qui aura inculqué la violence d´un mari envers son épouse? Une femme! Sans verser dans la haute philosophie, il est clair que l´individu ne naît pas violent, il le devient. La première et la plus déterminante personne qui le «façonne» est la mère. On pourra y inclure la rue, les fréquentations, la malchance ou d´autres causes, cela ne servira qu´à «noyer le poisson». La seule chose scientifiquement démontrée est que la vie de l´adulte «s´imprime» dès le premier âge. Autrement dit, au berceau. D´autres vont plus avant et remontent à la gestation. Le résultat reste le même puisqu´il s´agit de périodes où la relation mère-enfant est unique. Si cette mère a été victime, d´une manière ou d´une autre, de violence, il y a de fortes chances qu´elle reproduise sur son enfant ce qu´elle a elle-même subi. Inconsciemment. Involontairement. Par une espèce de banalisation de ce mode d´expression. La violence est, en effet, un moyen d´expression. Et nous voilà au coeur du sujet. La violence est un moyen de s´imposer à l´autre. L´ultime moyen. Quand on ne peut plus convaincre. Plutôt, quand on ne sait pas convaincre. Quand on n´a pas cultivé cette force «immatérielle» de l´esprit. De la raison. De tout ce qui s´acquiert en apprenant à réfléchir. De tout ce qui différencie l´homme de l´animal. Partant de là et lorsque l´on constate que la violence se retrouve dans les stades, la rue, à l´école, etc. jusqu´à devenir un fléau, il n´est pas faux de dire que «la mère» des violences est celle qui est dirigée contre les femmes. Contre la femme. Un véritable boomerang qui oblige tout être humain censé, à se dresser contre la violence infligée aux femmes. L´adhésion à son élimination ne peut donc être qu´unanime. Oui, mais quand le mal est déjà fait et qu´une société, comme la nôtre, en subit les conséquences, que faire? Maudire la période où dans nos écoles la mémoire était érigée en savoir et la réflexion abandonnée. Alors que l´école avait un rôle éminemment sauveur à jouer face à l´état dans lequel nous avait laissés la colonisation. Aujourd´hui que l´école s´est heureusement ressaisie, il nous faudra persévérer, prendre notre mal en patience et attendre le résultat de la remise en marche de l´esprit. Le retard cumulé exige plus de temps. A tel point que tous les moyens pouvant renforcer l´école doivent être mis en oeuvre. Les secteurs de la culture et de la communication doivent se joindre à ceux de l´enseignement dans ce combat contre la violence à l´égard des femmes. De cette victoire dépendra l´issue des combats menés contre toutes les autres formes de violence. C´est toute la société, toute l´humanité qui «trinque» quand la femme est victime de violence. Ce n´est pas une journée qu´il faut pour le dire mais l´éternité. Sauf à vouloir faire de la politique! ([email protected])