«Les méthodes des militants algériens sont les mêmes que celles utilisées par les résistants français pendant l´occupation allemande» Rachid Bouchareb Après la campagne médiatique et de haine déclenchée contre lui à Cannes et lors de la sortie de Hors-la-loi en France, Rachid Bouchareb a décidé de cesser de travailler pour une période en France, le temps que la tempête passe et le calme repasse. Il a pris ses clics et ses clacs et s´est installé entre Los Angeles et New York où il travaille avec une équipe réduite au développement de trois projets cinématographiques aux Etats-Unis. Ceci en prévision aussi de l´opération de promotion de son film au «States» en attendant sa nomination pour la troisième fois (une première pour un cinéaste arabe, africain et même français) aux Oscars. En attendant que les Français et notamment les bailleurs de fonds, publiques comme le CNC et France Télévisions reviennent à de meilleurs sentiments, Rachid Bouchareb, écrit avec Larry Gross (l´auteur notamment du script de 48 Heures avec Eddy Murphy) Belleville´s cop, une comédie sur la rencontre d´un flic arabe et d´un flic américain à Los Angeles. Codéveloppé par les sociétés Tessalit Productions, Pathé et Tonopah, le film sera tourné fin 2010 à Los Angeles. Il entamera ensuite le projet de The Fixer, coécrit avec Joëlle Touma et développé par Tessalit Productions et Mars Films. Mais le plus grand projet sur lequel il va s´investir et qui associera ses comédiens fétiches: Debbouze, Bouadjila et Zem, c´est French Connection. Rachid Bouchareb a reécrit et réactualisé le film réalisé en 1971 par William Friedkin, qui remporta cinq Oscars et qui était interprété par Gene Hackman, Roy Scheider et surtout le célèbre comédien français Marcel Bozzuffi. Le film version Bouchareb sera tourné entre Marseille et New York et suit l´histoire du trafic d´héroïne entre l´Indochine et la France à destination des Etats-Unis entre 1950 à 1975. Entre ses deux films, Bouchareb va respirer un peu en faisant ce qu´il sait si bien faire aussi, des films d´auteurs, avec Cleveland Dernière, coécrit avec Marion Doussot et produit par Arte. Et qui raconte la rencontre de deux femmes dans un «road movie» mémorable. Par ailleurs, Bouchareb entend faire un film coproduit avec l´Algérie sur la vie d´Angela Davis, coécrit avec Yasmina Khadra. Autant de projets qui pleuvent sur le réalisateur algérien qui est très sollicité aux Etats-Unis, puisque ce dernier en parfait anglophone, fait des interviews sur la presse et les télés américaines. Il a été cité le 2 novembre, (une date qui n´a pas été choisie par hasard), par le très sérieux New York Times, dans un article rédigé par Stephen Holden: intitulé Algerian Brothers Reunite in Paris. Il s´exprimera aussi en français pour faire passer des messages outre-Atlantique, sur le magazine Le journal français des Etats-Unis, donnant plus de détail (pour la première fois) sur sa référence cinématographique, citant notamment L´Armée des ombres de Jean-Pierre Melville ou Le vent se lève de Ken Loach. Le rapport à la famille dans la révolution est plus qu´important chez Bouchareb qui a compris que pour être reconnu chez soi, il faut être le meilleur à Hollywood. [email protected]