Une semaine après le début des événements de Sidi Bouzid, une campagne médiatique acharnée, sans précédént, est menée par la chaîne qatarie Al Jazeera contre le gouvernement tunisien. Une campagne dénoncée par tous les bords politiques en Tunisie, qualifiant ce traitement par la chaîne Al Jazeera comme une nouvelle démonstration d´aliénation du droit des téléspectateurs à une information saine et objective. En effet, Al Jazeera s´acharne à diffuser des images amateurs filmées via des téléphones portables, pour seulement montrer des marches populaires dans le pays. Des images qui sont diffusées et rediffusées en boucle par la télévision qatarie dans les différentes éditions et surtout amplifiées par le discours dans le programme Hassad El Maghreb, l´émission consacrée à la région du Maghreb, chaque soir, entre 22h et 22h30. Al Jazeera instrumentalise l´événement et tente de «gonfler» le discours en accordant ses temps d´antenne à des anonymes transformés en analystes politiques. La presse tunisienne écrite et électronique a dénoncé cette instrumentalisation médiatique d´une explosion sociale régionale, transformée en événement politique majeur. Al Jazeera utilise le même procédé pour parler des émeutes de Diar Chems en Algérie, alors que l´opération de relogement était déjà lancée. Al Jazeera ne s´est pas contentée de donner la parole à des anonymes, elle a redonné vie au courant islamiste tunisien, en accordant un direct au leader du mouvement interdit Ennahda, Rached Ghannouchi, pour récupérer à son profit cette situation d´ébullition populaire à Sidi Bouzid. Un fait médiatique qui nous rappelle l´instrumentalisation des médias français pour la cause du FIS dissout en 1990. Pour faire dans la balance, Al Jazeera diffuse à chaque fois les propos officiels de Mohamed-Nouri Jouini, ministre du Développement. Ainsi, Al Jazeera, qui ne dispose pas de bureau permanent et de journalistes en Tunisie, capture ses images d´une qualité très médiocre, d´Internet et des réseaux sociaux afin de meubler ses sujets d´information, sans même vérifier parfois leur authenticité. Le tout aidé par des analystes tunisiens installés en Europe et aux Etats-Unis. Après plus d´une semaine de mauvais traitement de l´information, Al Jazeera peine à trouver une matière consistante (le sang et les cadavres). Al Jazeera veut user de la désinformation à la Timisoara, (ses images de femmes mortes éventrées avec les foetus de leurs bébés avait conduit irrémédiablement vers la fin du régime communiste de Ceausescu). Suite à cette attitude de la chaîne qatarie que les médias tunisiens qualifient de fitna TV, plusieurs partis de l´opposition en Tunisie, parmi eux, le MDS, le PUP, le PSL et le PVP se sont indignés par la manipulation médiatique, calomnieuse et malsaine menée par la chaîne télévisée qatarie, qui dramatise et oriente l´événement dans le but de porter atteinte à l´image de la Tunisie et à les exploiter pour des raisons suspectes. De son côté, le bureau de la Chambre des députés dénonce les campagnes médiatiques malsaines menées par la chaîne satellitaire Al Jazeera, en vue de porter préjudice à la réputation de la Tunisie, de semer la haine et la rancune, d´instrumentaliser le cours des événements à des fins suspectes, en dressant des constats erronés et des allégations dépourvues de tout fondement. Ainsi, après s´être brouillée avec l´Algérie en 2004 et le Maroc en 2010, Al Jazeera, par son traitement disproportionné de la politique dans la région, s´est volontairement grillée avec la Tunisie. [email protected]