«A quoi sert Internet. A part à aller sur Internet...» Jacob Berger "Extrait du magazine Transfert - janvier 1999" Unifrance a du génie, cet organisme a décidé de lancer le premier Festival du film français sur Internet, qui débute ce vendredi, jusqu´au 29 janvier et qui mise, notamment sur des pays traditionnellement fans du cinéma français comme le Japon et la Russie. Faute de pénétrer les pays, ce sont les pays qui vont se connecter au cinéma français. Plusieurs jeunes réalisateurs ont déjà donné leur accord pour participer à ce festival électronique. La sélection de ce e-festival comprend dix courts métrages de jeunes réalisateurs et dix longs métrages. Unifrance entend recueillir au terme de cette première édition quelque «50.000 connexions sur le site MyFrenchFilmFestival.com», explique Ré-gine Hatchondo, la responsable de cee-festival. Ce festival décernera, entre autres, «un Prix du public (celui des internautes), un Prix de la presse internationale, un Prix de trente blogueurs cinéphiles du monde entier. Ils vont essayer de reconstituer les conditions d´un festival physique mais sur le web». Unifrance, l´organisme de promotion du cinéma français à l´étranger, vient de publier son bilan 2010. Le nombre d´entrées en salle à l´étranger a baissé de 18% l´an dernier, à 57 millions, en raison notamment d´un effet de base défavorable après le grand succès de Taken, produit par Europacorp de Luc Besson, qui avait réalisé à lui seul 20 millions d´entrées en 2009. En 2010, le cinéma français a été tiré par deux films: The Ghost writer de Roman Polanski et From Paris with love de Pierre Morel. Deux films labellisés français mais de langue anglaise. Néanmoins, la directrice générale d´Unifrance s´estime «rassurée par le fait que les films en langue française progressent à l´international de 11% par rapport à l´an dernier. On ne peut donc pas considérer que le film français soit fragilisé à l´international. Mais on considère, malgré tout, qu´il y a actuellement, des phénomènes structurels défavorisant les films français à l´international». Les responsables de l´organisme français prennent pour exemple la construction à l´échelle mondiale de multiplexes en grand nombre, en périphérie des grandes villes, qui n´accueillent pas encore des films français - même des blockbusters - parce que le cinéma français est vécu comme un cinéma de haute-couture, d´auteur. Par ailleurs, si le cinéma français rencontre davantage son public dans les salles indépendantes du centre-ville, ces dernières seraient, quant à elles, fragilisées par la crise économique parce qu´on ne trouve pas à l´étranger le même soutien qu´en France. Le 28 janvier, le mandat du président d´Unifrance sera remis en jeu. L´actuel président, Antoine de Clermont-Tonnerre, est candidat à sa succession ainsi que Carole Scotta, productrice, notamment du film Entre les murs. [email protected]