«Le logo de la chaîne sur la caméra et le micro suffisait pour qu´on nous laisse travailler normalement». Kamel Zaït, correspondant de France 24 à Alger Il est devenu évident, la Révolution arabe a signé l´acte de naissance de France 24 arabic. Selon les derniers sondages, la chaîne française a répondu aux exigences audiovisuelles dans le Maghreb. Depuis le début de la crise dans la région, elle a augmenté de 976% son audience en Tunisie, de 143% en Algérie et 76% au Maroc. Cette audience était pourtant difficile à réaliser dans un contexte international où toutes les télévisions arabes étaient branchées sur la région. Face à la concurrence démesurée d´Al Jazeera, de BBC Arabic, mais aussi Al Arabya, France 24 arabic a su tirer son épingle du jeu. Cette montée en puissance n´est pas le fait de la rédaction libanaise qui dirige la rédaction, mais bien le fruit du travail prenant de la rédaction tunisienne, égyptienne et bien sûr algérienne. «France 24» a couvert les événements de la Tunisie et de l´Egypte honnêtement et correctement. La télévision de l´audiovisuel français s´est même payé le luxe d´être citée par Al Jazeera quand le Premier ministre Mohamed Ghannouchi avait annoncé sur la chaîne, avoir parlé par téléphone avec le président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Une nouvelle qui a ravi les employés de la chaîne dont l´écran est branché H24 sur la télévision qatarie. La Tunisie a été, en effet, l´événement qui a signé le certificat de naissance de la section arabe de la chaîne France 24. La raison est simple: la Tunisie se trouve dans la zone d´influence française. A Alger, le seul correspondant officiel, Kamel Zaït, était considéré comme une vedette. Son agression le 26 février par des policiers alors qu´il couvrait la marche organisée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), n´a fait qu´accentuer sa présence et sa crédibilité en Algérie. Ce qui n´a pas empêché France 24 de rater certains dossiers comme la gestion des bourdes de l´ambassadeur français à Tunis. Sa position d´organe audiovisuel des Affaires étrangères françaises, ne lui a pas facilité la tâche. La censure et la pression des responsables a fait le reste. L´autre gros dossier raté de France 24: la libération des 3 otages français. Le terrorisme dans le Sahel est la chasse gardée d´Al Jazeera. Et pourtant, France 24 pouvait équilibrer et faire des sujets que les autres télévisions arabes sont incapables de couvrir. L´Algérie reste une priorité en l´absence d´un bureau d´Al Jazeera et l´absence constante des journalistes Al Arabya et El Hurra trop distraits dans la collecte de l´information. Dans le paysage audiovisuel arabe, France 24 reste pourtant très proche du top five des télévisions les plus regardées dans la région: Al Jazeera, Al Arabya, BBC arabic, Hurra, Abou Dhabi TV. Son handicap c´est de ne pas être indépendante financièrement. Elle est l´équivalent de Canal Algérie à l´Entv. Une télévision effacée par le poids de la Télévision terrestre. Et France 24 arabic reste effacée par le poids de France 24 en français. [email protected]