Outre les 3500 logements prêts à être distribués, pas moins de 20.000 autres seraient construits en un laps de temps record Le Conseil des ministres, réuni jeudi sous la présidence de Bouteflika, a mis en chantier un véritable «plan Orsec» en vue de prendre en charge efficacement et définitivement l'ensemble des victimes du séisme qui a touché pas moins de huit wilayas, même si les zones les plus sinistrées se trouvent à Alger et Boumerdès, épicentre du tremblement de terre. Le Président Bouteflika, dégageant des enveloppes financières conséquentes, a pris connaissance de l'état des logements sociaux disponibles au niveau de ces deux wilayas. Ceux-ci, au nombre de 2500, auxquels viendront s'adjoindre incessamment 1000 autres unités, seront «intégralement affectés au relogement des familles sans abri à la suite de l'effondrement des immeubles qu'elles occupaient, selon un ordre de priorité qui sera arrêté au niveau local sous la supervision du gouvernement». Les propriétaires des maisons individuelles écroulées, presque tous victimes de la mafia du bâtiment, ne seront pas en reste puisqu'ils bénéficieront de la part de l'Etat d'«aides directes ou en appui auprès des banques en tenant compte des revenus de chacun». Le Président, qui demande «courage» et «patience» aux sinistrés, puisque «la reconstruction de tout ce qui a été détruit prendra forcément beaucoup de temps», n'en ajoute pas moins à l'adresse de l'ensemble des familles sinistrées, s'engageant de la manière la plus solennelle qui soit, «que nul ne passera l'hiver sous les tentes». Comme nous le soulignions dans de précédentes éditions à propos du provisoire qui, hélas, perdure chez nous, Bouteflika a ajouté que «l'expérience des centres de transit devenus permanents ne se reproduira pas, j'en prends l'engagement». La loi de finances complémentaire, elle, dégage une enveloppe de 47 milliards de dinars rien que pour l'habitat, dont 32,5 disponibles pour le restant de l'année en cours. Cette somme, entre autres, servira à la construction, dans moins de deux années, de pas moins de 20.000 nouveaux logements sociaux. Cette enveloppe financière servira également à prendre en charge une partie des coûts de réparation et de réhabilitation des dizaines de milliers de logements plus ou moins endommagés par cette véritable catastrophe nationale. En attendant l'hiver donc, et la fin probable de ce calvaire, le chef de l'Etat a précisé que «les familles se trouvant sous les tentes peuvent être assurées que les conditions de ce séjour précaire seront améliorées pour tous, dans les prochains jours, pour leur permettre de passer la saison d'été». Les quelque 13.000 tentes déjà installées et occupées au niveau de 160 camps, «sont déjà dans leur grande majorité dotées d'alimentation régulière en eau, d'installations électriques ainsi que de brigades d'assistance médicale et de sécurité». Cet engagement, estiment les observateurs, ne peut être démenti par les faits puisque le Président a déjà pris en charge de la manière la plus correcte qui soit les sinistrés de Bab El-Oued, inaugurant de la sorte une nouvelle ère dans le caractère, enfin, éphémère des tristement célèbres centres de transit algériens. Mais l'ampleur du drame, qui dépasse même celle du séisme d'El-Asnam, souligne le Conseil des ministres, fera que ce défi sera sans doute fort difficile à relever pour le chef de l'Etat. Les estimations, qui se poursuivent et qui sont loin d'être exhaustives, parlent de plusieurs milliers d'immeubles et de maisons individuelles effondrés alors que celle des diverses infrastructures également touchées est également très élevée. Dans un discours important, le chef de l'Etat a réitéré en substance les mêmes engagements, insistant tout particulièrement sur la prise en charge totale et définitive de l'ensemble des sinistrés, mais aussi sur la guerre sans merci déclenchée contre les «marchands de la mort», c'est-à-dire les représentants de la «mafia du bâtiment» dont les multiples agissements se trouvent derrière la lourdeur des bilans, tant humain que matériel, enregistrés à la suite du séisme du mercredi 21 mai dernier.