Les dossiers de la jeunesse, du chômage et celui de l'amnistie générale seraient abordés durant ce conseil. Trois semaines après la reconduction du gouvernement Ouyahia à une exception près (démission de Bouguerra Soltani), le chef de l'Etat tient son premier Conseil des ministres post-électoral. Il faut s'attendre, comme de coutume depuis quelques années, à une communication spéciale du président de la République. Le chef de l'Etat abordera à coup sûr sa dernière décision concernant la reconduction du gouvernement qui a fait couler beaucoup d'encre et... de salive. Comme il n'hésitera pas d'ailleurs à sortir du cadre formel de la réunion pour avancer quelques pistes comme l'amnistie générale. Dans ce cadre, le président de la République va rappeler la mission globale assignée au gouvernement et qui résulte du mandat reçu du peuple le 9 avril dernier, à savoir sortir le pays à moyen terme de la dépendance des hydrocarbures et à impulser une nouvelle stratégie de développement centrée sur le duo secteur public-secteur privé. Dans le domaine social, le chef de l'Etat demandera aux membres du gouvernement de placer au centre de leurs préoccupations et actions, la lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi surtout des jeunes. L'autre grand dossier qui sera traité sera celui du secteur industriel dont la copie a été revue et corrigée par le Premier ministre. La tenue du premier Conseil de ministres appelle certaines observations, vingt et un jours: après leur prise de fonction, les anciens ministres de l'équipe Ouyahia iront à cette réunion non pas seulement pour recevoir des directives mais aussi pour un premier contact avec le président de la République. Il y a bien longtemps que pareille instance ne s'est pas réunie. Le Président Bouteflika profitera-t-il de cette occasion pour dire à chacun ses attentes et les objectifs qu'il attend d'eux. L'autre fait important c'est que le gouvernement travaillera désormais sur la base d'une feuille de route dont l'évaluation sera «continue» et suivie «pas à pas», selon une source digne d'intérêt. L'on voit derrière cet objectif une obligation de résultat. On annonce aussi la tenue chaque mois d'un conseil intergouvernemental sur chaque grand dossier. Ces nouvelles données montrent que véritablement quelque chose pourra changer à l'avenir si les uns comme les autres y mettent du leur. S'il y a un suivi en somme. Dans cette perspective, le Président Bouteflika aurait instruit de la tenue d'un conseil périodique comme il a insisté lors de ses deux rencontres en tête-à-tête avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sur la nécessité d'une «programmation rationnelle des actions» dans chaque ministère, ainsi que sur «l'évaluation continue de la feuille de route» qui sera arrêtée pour chaque département ministériel. De manière plus précise, le chef de l'Etat compte annoncer les tâches essentielles et urgentes qui attendent le gouvernement dans les domaines politique, économique et social. Outre la présentation du plan d'action pour la mise en oeuvre du 3e programme du Président Bouteflika, une quinzaine de projets de loi et de décrets présidentiels sont inscrits à l'ordre du jour. Le plan d'action gouvernemental sera présenté par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, juste après avoir exposé l'action du gouvernement. Il ressort de ce plan d'action que le gouvernement veillera à faire avancer les différentes réformes et mutations destinées à renforcer l'Etat de droit et à améliorer la gouvernance, tous secteurs confondus. Ensuite, le Conseil des ministres examinera le projet de loi de finances 2010 que présentera le ministre des Finances. Par ailleurs, pas moins de neuf décrets présidentiels que présentera le ministre de l'Energie et des Mines seront examinés par le Conseil des ministres. Et maintenant? Le plus dur est à venir. Les énormes retards enregistrés sur nombre de chantiers inscrits au titre du IIe programme quinquennal (l'autoroute Est-Ouest, le million de logements, et les autres infrastructures de base) ainsi que la baisse des recettes budgétaires annoncée font craindre le pire aux autorités du pays qui redoutent à moyen terme une aggravation des équilibres budgétaires et un surendettement interne.